TESTAMENT – Brotherhood Of The Snake
Sortie le 28 octobre 2016
Eric Peterson – guitare
Alex Skolnick – guitar
Chuck Billy – chant
Gene Hoglan – batterie
Steve DiGiorgio – basse
Thrash metal will never die
C’est toujours un peu fébrile que je colle une galette de TESTAMENT dans mon lecteur, tant ce groupe a bercé ma jeunesse et est resté pour moi le plus noble fleuron d’un Thrash Métal que j’idolâtre par-dessus tout. Fébrile car souvent la déception est à la mesure de l’attente, de la dévotion et de l’idéalisation de l’opus parfait que l’on rêve de se voir offrir par ses héros.
De là à dire que Brotherhood Of The Snake a comblé toutes mes espérances il n’y a qu’un pas. Et pourtant.
Conçu quasiment comme un concept album ayant pour fil conducteur les sociétés secrètes qui nous gouvernent, la religion et la politique, toutes ces corporations qui se partagent le pouvoir, dans l’ombre ou au grand jour, cet opus fut, aux dires de Chuck Billy, l’un des plus difficiles et compliqués à concevoir.
Troisième opus du groupe depuis sa reformations en 2008, il se place assurément comme le meilleur de cette trilogie, forme d’aboutissement d’un travail de longue haleine qui aura accouché d’une perle de Thrash Métal old school dont ils sont les garants incontestables. Quatre ans après l’excellent Dark Root of Earth, les ténors du genre récidivent avec ce Brotherhood Of The Snake qui se positionnera comme l’un des meilleurs albums de TESTAMENT et verra le retour au bercail de Steve DiGiorgio.
Ouvrant sur le titre éponyme de l’album, le ton est donné d’entrée de jeu. Puissance, hargne et inspiration seront les maitres mots de ce nouveau méfait. Les lascars y excellent tous sans leadership, portant un Chuck Billy au sommet de son art. Putain, il n’y a pas, on prend d’emblée une claque monumentale. Et se faire botter le cul sur le rythme assassin tenu par Gene Hoglan… ça fait mal !
Ce Brotherhood Of The Snake distille une certaine folie, collant au sens du texte, accentué par les plans guitare d’un maitre du genre Alex Skolnick (Dieu pour les intimes).
Les variations sont légions, à l’image de The Pale King alternant des moments aériens dont TESTAMENT a le secret, à d’autres plus heavy pour finir sur un thrash sans pitié appuyé par les blasts monstrueux de Hoglan. La voix de Chuck y est tout en nuance, n’ayant rien perdue de sa puissance et gagnant en variations.
A peine le temps de reprendre son souffle que Stronghold vient me remettre les genoux à terre. Avec les merveilleux solis de Skolnick (putain je l’aime ce gus), et le rythme endiablé maintenu par le titre, je sais dorénavant que l’algorithme pour un album rare est là.
Le clou est enfoncé avec Seven Seals où Chuck est prodigieux, donnant du groove au morceau, le tout accompagné par une base rythmique savoureuse sur laquelle Steve DiGiorgio est pour beaucoup. La cohésion des gâteux est parfaite, le titre s’envole pour devenir carrément stratosphérique.
Inutile de vous faire un descriptif de tous les titres, vous vous ferez votre idée. Ce nouveau chapitre prouve, s’il en était besoin, que ces vieux chiens ont encore des crocs bien acérés. Faisant la part belle aux guitares, Brotherhood Of The Snake met en lumière chaque personnalité composant cette institution qu’est devenue TESTAMENT. De plus l’opus est doté d’un artwork à la hauteur du contenu, ce qui ne gâche rien.
Pierre angulaire d’un Thrash métal dont ils ont écrit les plus belles partitions, TESTAMENT prouve avec ce Brotherhood Of The Snake qu’il est possible d’être encore créatif dans un genre dont beaucoup ont trop vite enterré la pérennité. On peut se dire que les californiens ont trouvé l’élixir de jouvence qu’ils nous distillent en doses thérapeutiques et auditives depuis 30 ans déjà.
Au final cet album catchy, aux frontières d’un Thrash / Death Métal devrait trouver un public large, avide de sensations fortes et esthète en musique. Pour la base fan, pas d’inquiétude, tout y est en mieux.
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