Vendredi 26 novembre 2021 nous avons rencontré Ayron Jones. Il nous parle de son parcours et de son nouvel album « Child Of The State« .
Ravie de te rencontrer Ayron, dis-moi tu as déjà enregistré des albums dans le passé avec différents projets. Comment gères-tu cette exposition et cette célébrité soudaine ?
Pour être honnête, j’étais un peu connu à Seattle avant de conquérir l’Europe donc ça m’a permis d’être conditionné pour ce type de situation. Ce n’est pas quelque chose auquel je fais attention comme d’avoir pleins de filles autour de soi, d’argent ou des choses similaires qui viennent avec le succès. Je fais du mieux que je peux et surtout passer un bon moment. Je suis très chanceux d’être dans un classement avec beaucoup de personnalités de l’industrie du disque. Tu sais, Seattle est vraiment un endroit décontracté ou l’on ne regarde pas vraiment si tu es célèbre ou non. La plupart des gens veulent juste rigoler et partager les mêmes choses ensemble.
Ça m’a aidé à grandir et devenir plus fort.
Ton single « Mercy » a été classé numéro 1 au Top US, quelle est la prochaine étape dans ta carrière musicale ?
Je vais simplement continuer à faire de la musique comme je l’ai toujours fait. Je veux faire de la bonne musique pour les bonnes personnes et surtout essayer de les toucher au plus profond de leur coeur. J’ai travaillé dur pour rester un artiste underground et maintenant je me sens prêt a voir plus grand. C’est vraiment incroyable et plus grand que ce dont j’ai rêvé durant toute ma vie. Le meilleur cadeau que vous pouvez recevoir c’est de donner aux autres et c’est le cas avec la musique.
On sait que l’album « Child Of The State » a été enregistré durant la pandémie mondiale, comment cela s’est il passé ?
C’était très difficile car nous avons fait notre possible pour signer l’album à temps. Mais en même temps j’ai traversé d’autres choses compliqués dans le passé et j’étais préparé à ce moment surtout quand tu fais face à une situation dramatique donc tu dois parfois changer tes plans mais cela ne veut pas dire que c’est facile pour autant. Ça m’a aidé à grandir et devenir plus fort.
Peux-tu me donner un top 3 des albums qui ont changé ta vie ?
Le premier serait sans hésiter Nevermind par Nirvana, ensuite Are You Experienced de Jimi Hendrix et Bad de Michael Jackson. Des classiques !
En parlant de Michael Jackson, tu as une voix assez similaire à la sienne. Comment prends-tu cette comparaison ?
C’est un super compliment pour moi. C’était l’un des plus grands chanteurs de pop de tous les temps, il était créatif avec une imagination débordante.
Ne pas avoir d’histoire vous oblige à vous en créer une.
Pour le clip vidéo de « Take Me Away » qui a eu l’idée du script ?
À vrai dire c’est une histoire complètement folle car pendant la pandémie c’était impossible de trouver un directeur artistique. Personne ne voulait voyager et travailler car tout le monde avait peur. J’ai rencontré ces gars au hasard à Seattle qui ont une société de production et grâce à ça j’ai décidé de travailler avec eux. La magie a opéré subitement. Nous avons même eu l’accès au restaurant « Dick’s » pour pouvoir filmer. Ensuite un hélicoptère à été nécessaire pour le reste, c’était de la pure folie ! Mon collaborateur a pu nous permettre de filmer dans la tour que l’on voit sur la vidéo.
En tant qu’enfant de Seattle tu as du grandir avec des groupes comme Rage Against The Machine, Body Count, Public Enemy.. Est-ce important pour toi d’avoir des textes engagés ?
Rage Against The Machine est l’une de mes influences majeures surtout la production et comment doit sonner un album. Pour un individu comme moi qui a grandit avec des failles, c’était très important de parler de ce que j’ai traversé, les gens oublient régulièrement que beaucoup de sans-abris occupent les rues, n’ont pas de quoi se nourrir etc.. Ils ont marqué toute une génération d’adolescents. Venant de cet endroit, tu est obligé d’être influencé par le grunge et le rap.
La musique est un médicament…
Les textes de tes morceaux évoquent aussi la douleur, penses-tu que la musique est une thérapie aux situations difficiles de la vie ?
Absolument. Surtout pour cet album, les moments difficiles dans ma situation ont été que je n’ai pas grandi avec mon père. Ce sont généralement les parents et les grands-parents qui font de vous qui vous êtes en tant qu’être humain. Ne pas avoir d’histoire vous oblige à vous en créer une et c’est ce que j’ai voulu retranscrire en enregistrant cet album. J’ai eu du mal a trouver qui j’étais réellement. Je savais que si j’étais vulnérable en exposant mes propres souffrances il serait aussi une thérapie pour les autres. La musique est un médicament pour tout le monde sur cette planète.
C’est un événement pour nous de t’avoir en France pour ton premier concert en Europe, quel est ton meilleur souvenir de concert ? Et as-tu déjà vu tes idoles sur scène ?
Il me semble que c’était en 2015 ou 2016. Je jouais a Seattle et les deux shows étaient complets, c’était la première fois que j’essayais ce truc de rester devant la foule et jouer un solo de guitare c’est l’un de mes meilleurs souvenirs car je voulais faire quelque chose de différent en faisant en sorte de surplomber le public.
Pour le concert que j’attendais avec impatience, je dirais Incubus et Alien Ant Farm c’était mon tout premier concert et je ne l’oublierais jamais.