Covid-19 oblige, nous nous sommes entretenu par mail avec Gaël Berton, guitariste du groupe BULLRUN. Petite causette autour de la sortie de leur dernier EP Wilderness
Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Pas de soucis. BullRun est un groupe de Heavy Metal situé en Île-de-France, composé de trois gars : Rémy Gohard au chant et à la basse, Mark Dezafit à la batterie et de moi-même, Gaël Berton à la guitare. Nous évoluons dans un style fortement inspiré par les grands groupes des années 80.
Pourquoi avoir choisi une fois de plus le modèle EP pour Wilderness ?
Parce que c’est un format qui se prête parfaitement à expérimentation on va dire. Ça ne t’aura pas échappé que l’ambiance générale est assez différente sur Wilderness, donc nous voulions tâter le terrain pour voir comment cela pouvait être reçu.
Pour le prochain vous vous orientez sur un LP ?
Oui je crois que nous n’avons plus le choix maintenant (rires). Je ne peux pas encore dire à quoi il ressemblera, mais je pense qu’il continuera plus ou moins sur la lancée de Wilderness. Nous sommes très satisfaits de la direction artistique de ce dernier.
Wilderness est fait du même bois que Dark Amber, pour ce nouvel EP vous aviez du matériel de déjà composé ou vous êtes reparti de zéro ?
Et bien justement non. Nous avons opté pour quelque chose de plus métal, mais sans forcément y réfléchir. Il a fallu tout écrire et c’est là que l’on a commencé à bloquer, car nous avions l’impression de trop s’écarter de Dark Amber et de manquer de cohérence. Il fallait penser les choses différemment et trouver un compromis, car cette piste qui nous a amené à quelque chose de plus metal, de plus moderne dirons nous, nous plaisait réellement, et représentait vraiment ce que nous voulions présenter.
Ce doit être particulièrement frustrant pour vous (et pour tout le monde de fait) de ne pas pouvoir défendre ce dernier EP sur scène car il est clairement taillé pour rendre tout son potentiel en live ?
C’est clairement l’horreur. Surtout que tous nos morceaux sont pensés systématiquement pour le live, donc oui c’est assez frustrant de se dire qu’on ne peut toujours pas se lâcher sur une scène et partager quelques moments de complicité avec le public.
Parlez-nous un peu de la pochette qui change radicalement d’ambiance par rapport à celle de Dark Amber.
Toi aussi t’as remarqué (rires) ? Pour commencer, nous avons de nouveau travaillé avec Slo Sombrebizarre (de son vrai nom Sébastien Pinel), qui a su, à partir d’un certain nombre d’éléments, nous proposer un artwork d’une excellente qualité, donc merci à lui. Ensuite, pour parler de son contenu, contrairement à Dark Amber qui était très épuré car les thématiques des paroles étaient assez variées sans forcément avoir de lien entre elles, sur Wilderness c’est un peu tout l’inverse. Il y a plusieurs thématiques clés qui se dégagent sur les morceaux, comme la solitude, le fatalisme, ou la volonté de vouloir retourner aux sources pour s’en sortir. C’est ce qu’on a voulu mettre en avant sur cet artwork. On y voit principalement un train et une ville, mais ce qu’il faut voir c’est la notion de mouvement. Le train fuit cette ville, et cette dernière représente en quelque sorte ce qui est déjà établi et qui nous empêche de nous en sortir car elle est parfaitement structurée. D’où l’intérêt de retourner symboliquement à l’état sauvage. C’est pour cela que l’EP s’appelle Wilderness d’ailleurs.
En cette période de confinement, et la fermeture des salles, comment vous organisez-vous pour faire la promo de Wilderness ?
Surtout à travers la vidéo. Nous avons collaboré avec Julien Metternich de MILF Production (Music I’d Like to Film) pour réaliser dans un premier temps des teasers pour la sortie de Wilderness avec un Behind The Music qui permettait déjà de parler plus en détail de la production de cet EP. Et comme son travail nous plaisait vraiment, nous avons réitéré l’aventure pour un projet plus ambitieux, le clip de Fire And Hate. Suivra peu de temps après un making of de ce dernier pour, une fois de plus, essayer de partager plus intensément notre projet avec le public.
Parlez-nous un peu de la conception de votre clip Fire and Hate. Comment vous gérez cela quant à la réalisation et le synopsis ?
La conception du clip tournait déjà autour du choix de la chanson. Nous avons laissé à Julien le choix de choisir le morceau qui l’inspirait le plus car nous ne voulions pas le brider. C’était assez évidement pour lui que cela devait être Fire And Hate. Une fois le morceau choisi, il fallait un scenario, car nous filmer simplement en train de jouer n’était clairement pas suffisant. On voulait vraiment s’amuser et rendre hommage à ce cinéma d’action des années 80/90. Du moins, à notre humble niveau (rires). Après plusieurs écoutes et relectures des paroles, il voyait une dispute de couple, c’était évident. Alors nous sommes partis là-dessus pour le scénario. Il nous fallait ensuite des éléments de mise en scène, et on se disait que pour être vraiment jusqu’au-boutiste, il nous fallait de vraies armes, de vraies flammes et surtout de vraies explosions. Non, aucun fond vert n’a été maltraité sur ce clip (rires).
Comment procédez-vous pour composer aujourd’hui ? Et au niveau des textes et des thèmes évoqués, est-ce un travail collectif ou le chanteur à la mains mise dessus ?
Sur Wilderness nous avons changé un peu notre façon de faire. Cette fois c’est Rémy qui compose seul dans son coin. Parfois il n’a que des ébauches, et d’autres fois des morceaux quasiment aboutis. Nous les faisons tourner en répète un certain nombre de fois pour voir si nous ressentons les mêmes choses, et au fur et à mesure, nous lui proposons des arrangements pour donner une forme plus ou moins définitive au morceau. Oui car cela est souvent amené à changer entre l’enregistrement des prémaquettes et l’enregistrement studio. Et concernant les paroles, il a carte blanche. Il va puiser son inspiration dans le cinéma notamment, mais aussi dans la littérature et dans sa propre vie.
Quelles sont vos influences à tous, et comment on les gère au sein d’un groupe comme BullRun ?
Bon pour Rémy je pense ne pas trop me tromper en disant Metallica (rires). C’est une influence majeure pour lui, mais pour nous tous aussi, car c’est en parti avec ce groupe que nous avons commencé la musique. Mais je sais que Motörhead, ou du moins Lemmy, a eu une forte influence dans sa façon d’écrire ses paroles aussi.
Pour Mark je sais qu’il me citait beaucoup Scorpions, il adore vraiment ce groupe. Mais il va pas mal chercher ses influences avec des groupe plus modernes, comme Volbeat notamment. Et quant à moi, j’aurais envie de citer tellement de groupes et de guitaristes, mais je pense que l’influence qui me correspond le mieux c’est Iron Maiden, parce que je tiens beaucoup à l’aspect mélodique.
Après nous apprécions tous ces groupes, donc ce n’est vraiment pas la tâche la plus compliquée de faire cohabiter tout cela ensemble, au contraire.
On vous laisse le mot de la fin.
On espère sincèrement pouvoir retrouver l’ambiance des concerts, pouvoir partager avec le public, connaître le retour des gens autour d’une bonne bière. Donc on vous donne rendez-vous sur nos prochaines dates, une fois ce putain de confinement terminé !