Among The Living
Interview

Entretien avec Greg, guitariste du groupe Dog’N’Style

En Octobre dernier nous nous sommes entretenus avec Greg, guitariste du groupe Dog’N’Style à l’occasion de la sortie de leur dernier opus Only Stronger

Dog'n'Style


Bonjour, pourrais-tu s’il te plait te présenter rapidement ?

Bonjour, je suis Greg, chanteur guitariste de Dog’N’Style.

Comment a commencé l’aventure Dog’N’Style ?

En fait nous nous connaissons depuis 10 ou 15 ans. Nous jouions de la musique et avions tous des projets différents. Nous nous sommes retrouvés un jour autour d’une table et nous avons décidé de faire un groupe de Rock. Au départ pour nous amuser, mais nous nous sommes rendus compte que cela fonctionnait plutôt pas mal avec les gens. Donc cela a commencé très simplement puis ça s’est développé petit à petit.

Pourquoi avoir fait du Rock plutôt qu’autre chose ? Je ne sais pas, du Hip-Hop ou quelque chose comme ça ?

Rires. Parce qu’on ne vient pas du Bronx déjà ! Non, plus sérieusement, à la base nous faisions tous du Metal même si ce n’était pas vraiment notre style de prédilection. Enfin, pour ma part en tous cas, parce que pour les autres ça l’est un peu plus.
C’est dans ce milieu là que nous nous sommes rencontrés en tout cas. A un moment tu as un peu envie de faire quelque chose de plus simple et de plus « feelgood » que tu Metal. Moi j’ai toujours eu une influence plus Rock. Et en fait comme je te le disais tout à l’heure, cela a plutôt bien pris même entre nous. Nous gardons tout de même une touche un peu Metal et un peu d’autres styles aussi.

Comment définissez-vous votre genre du coup ?

Au début on essayait d’expliquer que c’est un mix. Il y a une grosse base Rock, Hard Rock, mais avec quelques points de Heavy, de temps en temps du Stoner, enfin de loin, et certains trouvent un peu de Glam dans le visuel surtout. Maintenant on va au plus simple, et on dit qu’on fait du Rock. Rires. Ça englobe un peu tout et voilà.

Alors justement, parlons un peu de votre style « Glam ». Je vous ai vus en première partie de Phil Campbell. Vous étiez beaux sur scène en shorts et chemises Hawaïennes ! Pourquoi ce choix ? Etes-vous tout le temps comme ça ?

Depuis peu oui. C’est quelque chose qu’on a mis en place vraiment depuis cette tournée-là. Tout d’abord parce que nous sommes vraiment plus à l’aise : il fait beaucoup moins chaud. Et ensuite j’ai eu pas mal de retours de gens qui nous suivent ou même qui nous découvrent qui nous disaient « Ah, le visuel est bien au niveau du clip de la pochette et tout, mais sur scène ça fait très froid, classique ». Nous nous sommes donc demandés ce que nous pourrions faire de plus chaleureux et qui collerait avec l’ambiance de palmiers, et de planète qui explose. On a réfléchi à un visuel plus coloré. Et puis on avait la volonté d’inspirer le sourire, la bonne humeur. C’est un peu amusant. Et du coup tu es un peu plus reconnaissable, cela donne quelque chose d’un peu original.

Oui, c’est vrai cela donne une griffe un peu à part. C’est bien. Et du coup ce côté chaleur un peu Californien pourrait-on dire, c’est quoi ? Un pied de nez à vos origines géographiques ?

Rires. Alors si on avait voulu faire référence à nos origines géographiques, on aurait mis des chemises avec des sapins. Rires. Mais on n’en trouve pas dans le commerce, et des imperméables jaunes ! Mais du coup on aurait cassé l’intérêt d’avoir moins chaud sur scène. Non, en fait c’est Yann qui a commencé à acheter des trucs comme ça et les a mis dans le camion.
C’est vrai qu’on s’habille comme ça quand il fait chaud. Du coup on s’est dit « et pourquoi on ne jouerait pas comme ça ? ». On l’avait fait une fois dans un festival parce qu’il faisait trop chaud et des gens nous ont dit « mais pourquoi vous ne vous habilleriez pas comme ça tout de temps ? » et on n’a trouvé cela intéressant. On a travaillé le truc et on a officialisé comme ça.                                                                                                                                                                                                     On sent bien à travers votre album « Only Stronger » que vous vous amusez et que vous ne vous prenez pas vraiment au sérieux. Attention, je ne dis pas que votre musique n’est pas sérieuse, mais disons que votre approche de la musique est plutôt festive. Etes-vous comme cela dans la vie également ? Et lors de la composition, est-ce que vous composez en studio et un peu live ou chacun dans votre coin ?

Nous sommes tout le temps ensemble, on va boire des coups ensemble aussi, donc forcément derrière lorsqu’on compose, on se retrouve bien évidemment encore ensemble. Par contre quand on est dans le boulot, on bosse. On sépare bien l’amusement entre potes et le « torchage de gueule » avec l’efficacité du travail. En tous cas, lors du processus de création, on travail vraiment tous ensemble. Par contre contrairement à l’album précédent que nous avons travaillé tous les quatre ensembles, nous avons plus travaillé ce nouvel album en binômes.
Du coup c’était beaucoup plus efficace parce qu’à deux tu peux vraiment plus te concentrer sur un truc alors que quand tu travailles à quatre en pré-prod le vendredi, tu en as deux qui bossent et deux qui font n’importe quoi derrière. C’est un peu moins productif que de faire une base à deux et de retravailler ensuite.
On avait une base de deux gars qu’on échangeait. Cela permettait de multiplier les influences. Après on se remettait tous dessus, mais cela permettait d’apporter des idées fraîches. Parce que quand tu as passé deux jours sur un morceau, c’est bien d’avoir quelqu’un qui arrive et qui trouve une idée avec beaucoup de recul. Cela donne plus de profondeur dans les morceaux.


Dog'N'Style - Only Stronger


Justement, en parlant d’influences, tu disais que tu étais plus Rock à la base, vous êtes plus ou moins sur une base Rock/Hard-Rock même Stoner comme tu disais ou y a-t-il des influences différentes ?

Ça reste toujours Rock Metal, mais on a des influences assez différentes tout de même. Il y a du Rock Stoner, du Metal Core, du Heavy du Black Metal donc forcément c’est un mix. Au moins c’est intéressant parce que cela permet de piocher un peu dans chaque horizon et c’est ce qui enrichie un peu. Evidement tu fais du Rock donc tu ne réinventes rien, mais tu peux faires des choses intéressantes et originales tout de même.

Etes-vous contents de ce deuxième opus ?

On commence seulement à avoir un peu de recul. Avant on avait tellement la tête dedans qu’on ne voyait que les défauts. Maintenant, lorsque je l’écoute, je suis super content. Une fois que tu commences à le faire écouter, c’est là que tu prends du recul sur ce que tu as fait. Alors forcément, tu n’es jamais satisfait à 100 %, mais nous sommes contents du travail qu’on a pu faire sur cet album ça c’est sûr. Nous sommes contents de l’évolution qu’il y a eu entre l’album précédent et celui-là. Nous sommes contents d’avoir fait quelque chose de différent. Il y a eu une vraie évolution.

C’est clairement un album taillé pour le live. En parlant de live, vous avez tourné avec de gros groupes, comment arrivez-vous à avoir de telles opportunités ? Notamment celle de Phil Campbell qui a été plutôt subite et annoncée assez tard.

Pour Phil Campbell c’est Roger (Replica Promotion) qui nous a mis sur le plan. Pour tous les autres plans, car c’est vrai que nous avons tourné avec beaucoup de groupes, c’est nous. Avec Yann, enfin c’est surtout lui et je l’assiste un peu…, chaque fois qu’un artiste annonce une tournée, on va démarcher toutes les dates de la tournée. On cible du mailing.
Alors bien-sûr sur cent mails envoyés, tu as trois réponses : deux négatives et une positive. En général c’est comme cela que cela fonctionne. Pareil pour les festivals. Tu vas en démarcher 250 et tu n’auras que très peu de réponses. C’est vraiment un gros travail de veille sur Facebook et autres. Jusqu’à présent nous n’avions pas de booker, mais nous venons de signer avec une petite agence de booking qui est en train de se créer donc ils vont peut-être nous aider un peu.
Mais en fait, c’est tout à fait possible de le faire sans personne derrière. Par contre c’est très chronophage.  Dans le groupe, chacun a d’autres taches en dehors de l’aspect « musique » parce que si une seule personne fait tout c’est impossible. Cela demande énormément de temps de monter les tournées. Tu envoies plein de demandes tu as peu de réponses du coup après il faut essayer de combler les trous et re-démarcher. En fait, il faut gérer le groupe un peu comme une boîte.
Il y en a un qui trouve les dates, l’autre s’occupe de la com’ et un autre fait les visuels les affiches etc… et après ça part. Il faut toujours être réactif. Quand tu demandes quelque chose à l’un des mecs du groupe il faut qu’en deux heures ce soit fait.

Et économiquement comment fonctionnez-vous ? Il y a des musiciens qui vivent de leur musique ou est-ce que vous avez tous un travail à côté ?

Nous avons fait le choix de privilégier de jouer beaucoup plus et tout le temps. Nous commençons seulement à pouvoir sélectionner un peu les endroits un peu plus intéressants et donc à nous vendre un peu plus cher. Par contre, pour Phil Campbell on a eu juste de quoi payer l’ingé son mais c’était une expérience exceptionnelle. Souvent les plus grosses dates sont les plus mal payées mais c’est intéressant parce que tu gagnes en visibilité et en public aussi.

Pourriez-vous me parler de la pochette de l’album ? Qui en est le responsable ?

C’est Robin ! Comme tout le visuel du groupe en fait. Le merch aussi.

Est-ce pareil pour la vidéo ? Vous avez fait « Feed Your Devil » en vidéo.

Non pour cela nous avons demandé à quelqu’un : Brice Hincker, le batteur de « Smash Hit Combo » qui fait pas mal de clips de qualité. Je suis parti en Russie avec lui, je le connais bien maintenant (rires) et on s’est bien amusés à faire le clip avec lui. De plus il bosse super bien.

Qui a fait le synopsis ? L’histoires est-elle de vous ?

Oui oui. En général quand tu fais un clip tu écris le synopsis, tu l’envoies, lui vois si c’est faisable avec peu de moyens et ensuite derrière lui filme ce que tu as décidé. En donnant son avis technique évidemment.

Vous avez un autre clip dans le tiroir ?

Oui oui oui ! (Rires) Disons que c’est prévu mais il faut renflouer un peu les caisses. Peut-être cet été (rires).

Quel est votre plus grand souci en tant que groupe ? Vous êtes d’Epinal, est-ce plutôt un avantage d’être dans ce coin-là pas trop loin de l’Allemagne ?

Finalement nous avons eu assez peu de débouchés en Allemagne. Nous y avons joué quelques fois mais peut-être qu’on n’en tire pas encore assez avantage. Je pense que ce serait une bonne chose, mais c’est un marché dans lequel il n’est pas facile de rentrer.
Pour l’instant nous avons tourné dans une douzaine de pays étranger, mais les trois dans lesquels nous avons le plus tourné et débouché sont l’Espagne, la Russie et la Belgique pour le moment. En ce qui concerne l’Allemagne c’est vrai qu’il faut qu’on aille un peu creuser par là-bas.

Avez-vous des touches pour des festivals cet été ?

C’est actuellement la période des démarchages pour les festivals. Les réponses arrivent en général entre Janvier et Mars. Chaque festival a son propre timing, mais la période de démarchage est généralement entre Septembre et Décembre. Après les réponses tombent au fur et à mesure. Nous avons tout de même quelques pistes intéressantes mais nous ne pouvons rien dire tant que ce n’est pas confirmé. C’est sûr qu’on va essayer de faire un maximum de festivals !

Quels sont les retours sur l’album pour l’instant ? Et en live ? Je vous ai vus au Café de la Danse le 29 Septembre dernier c’était plutôt bien ! En plus c’était devant un parterre de fan hard-core de Motörhead et de bikers.

Ce qui est plutôt intéressant c’est que sur ce début de tournée-là on a fait cinq dates pour l’instant dont quatre devant un public qui ne nous connaissait pas, et pour le moment c’est vraiment encourageant. On a de bons retours. On a beaucoup travaillé aussi le côté scénographique en résidence. On a travaillé les transitions et les arrangements pour donner le maximum des morceaux en live.
Nous sommes très contents de ce que cela a pu donner au niveau des retours. On vend pas mal de merch et les gens n’hésitent pas à venir nous parler c’est vraiment cool. Du coup ça fait plaisir, parce que cela pourrait juste leur plaire sans plus alors que là ça leur plait vraiment et ils ont envie de venir discuter un peu avec nous. En fait même s’ils n’achètent pas ce n’est pas grave.

Du coup vous avez vu Phil Campbell ?

Non pas trop en fait. Après on n’est pas non plus restés longtemps parce qu’on devait rentrer et on a tracé direct.

Qu’attendez-vous concrètement de cet album ?

Bah déjà plein de bières gratos ! (Rires). Non mais en vrai c’est tourner le plus possible et d’avoir de bonnes dates, pouvoir accrocher de plus en plus de support comme ça. D’ailleurs c’est assez cool parce qu’on a fait pas mal de supports au cours de la tournée pour le moment. On espère aussi remplir le carnet d’adresses pour que lorsqu’on va arriver avec une ébauche de nouvel album on puisse le donner à quelqu’un qui pourra vraiment faire avancer le projet. Et puis bien évidemment continuer à faire grossir le projet. Pour l’instant cela avance petit à petit mais surement.

C’est un travail de longue haleine !

C’est exactement ça !

Et au niveau travail, vous arrivez à vous organiser ?

Oui oui, nous avons tous une activité qui nous permet de gagner de l’argent. En plus nous avons des boulots très flexibles donc ça va. On met tous la priorité sur le groupe. Quand on a quelque chose on le fait et on s’arrange en conséquence avec le travail. De toutes façons maintenant dans la musique tu n’as plus le choix. C’est déjà assez compliqué alors si tu ne peux pas organiser ton temps c’est impossible.
C’est vrai qu’il y a une histoire de talent, mais il y a aussi une grosse histoire de persévérance. Quand les gens voient qu’au bout de plusieurs années tu es toujours là et qu’ils ont vu le nom circuler, ils décident de prêter une oreille.

Est-ce que c’est important de faire des vidéos ?

Oui. D’ailleurs nous avons un peu repensé notre stratégie numérique par rapport aux annonces de dates et à notre présence sur les réseaux sociaux et maintenant à chaque date on fait un direct. Même pas long, même avec juste un angle, mais il faut qu’on voit qu’il y a du monde. Et ça marche parce que plus tu as de trafic sur ta page et plus tu es vu. Il faut toujours mettre du contenu. C’est quelque chose que tu négliges un peu au début, mais tu te rends compte que c’est hyper important. Il faut vivre avec son temps !

Quelle question vous a-t-on trop souvent posée ?

Heu… « Pourquoi tu bois ? » (rires)

Ahhh mais je ne parle pas de vos parents ! (Rires) Je veux dire en interview !

« Ça vient d’où Dog’N’Style ? » … forcément.

Ouf je ne l’ai pas posée ! Et bien je vous remercie, bonne continuation.

Merci à toi également.


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