HELLRIPPER : Interview avec James Mc Bain
Il y a deux ans sortait l’excellent troisième album de Hellripper, « Warlocks Grim and Whitered Hags ». On a pu rencontrer James Mc Bain lors du récent Rock in Bourlon. Un musicien ultra sympa et ouvert loin de l’image du blackeux refermé sur lui-même.
Quand tu as commencé ce projet tu l’as débuté comme un one-man project. Parce que c’est courant dans le black ?
Je ne connaissais personne qui jouait dans ce style. Qui plus est j’écoutais plein de groupes qui étaient des one-man band comme Midnight ou Bathory ou des groupes avec seulement deux membres comme Darkthrone. J’ai aimé évoluer de cette façon, être seul aux commandes me convient parfaitement.
Tu mélanges black et speed metal. Pourquoi ces deux genres ?
C’est ce que j’aime mais je ne le fais pas dans un processus vraiment conscient. Je n’essaie pas de sonner old-school pour sonner old-school. J’aime ainsi beaucoup de groupes actuels. J’aime bien Celtic Frost et Darkthrone mais aussi des choses plus modernes. Je joue à l’instinct sans penser vraiment à ce que ça donnera.
Ton son est assez raw. Tu aimes le son primitif du black et du speed ?
C’est vrai. Cela vient sans doute aussi du fait que je travaille seul et d’une manière très DIY. Je n’essaie pas de sonner moderne et ne suis pas un pro du mix. Je veux que le son soit bon mais les imperfections font partie de ce genre et je ne veux pas les gommer. Je fais les choses comme je le sens.
Tu fais tout, tout seul ? Batterie, guitares, basse ?
Absolument. Je vis dans les Highlands. C’est loin de tout et de ce fait je vais m’installer chez vous bientôt en France, en Alsace. Ce sera plus simple pour tourner.
Tu as commencé à tourner il y a quelque temps. Au début tu n’avais pas l’intention de le faire.
Oui parce qu’au début je pensais que le groupe n’aurait pas plus de dix fans à Aberdeen ce qui m’allait parfaitement, par ailleurs. Et puis des gens m’ont dit tu devrais jouer live et je me suis dit pourquoi pas. J’ai commencé à ne donner que quelques concerts et puis année après année, j’en ai fait de plus en plus. L’an dernier j’en ai donné environ 80.
HELLRIPPER, entre films d’horreur et folklore écossais.
Il est logique que le black soit né en Norvège : un pays froid, isolé avec une nature très présente. Il est cohérent aussi qu’un écossais comme toi fasse du black, avec vos châteaux, fantômes, mystères.
C’est vrai. Je n’y avais jamais pensé mais tu as sans doute raison. J’ai grandi à Aberdeen qui est une grande ville et est donc différente de ce côté écossais mystérieux dont tu parles. Mais depuis que je vis dans les Highlands la nature m’influence davantage. Mes paroles font référence à la fois aux films d’horreur et au folklore écossais.
Tu écris souvent sur l’Histoire. Tu as fait ce disque « The Affair of The Poisons” qui parle de Louis XIV. L’album est un concept-album autour de sa figure ?
Non seulement cette chanson. C’est difficile d’écrire un concept-album, d’avoir une histoire qui se tienne du début à la fin. Cet album est surtout influencé par le cinéma d’horreur.
Tu as dit que pour toi le black ne doit pas nécessairement être sataniste.
Pour moi le black est assez similaire au punk. Tu peux faire ce que tu veux. La première vague du black et du thrash, de Bathory à Sodom, est très différent de ce qui se fera par la suite. Le black peut parler de satanisme ou de la nature ou de thèmes urbains, peu importe.
Ton dernier album a eu de supers bonnes critiques. Tu t’y attendais ?
J’ai été surpris d’avoir autant de bons retours. Cela me fait super plaisir. Je suis très content que des gens aiment de plus en plus Hellripper. Je suis sur un super label, Peaceville Records. J’étais fan de nombreux groupes qui étaient chez eux, comme Candlemass, par exemple. Je n’aurais jamais imaginé jouer en Europe et y tourner sans arrêt.
Tu avais joué en France l’an dernier en première partie de Abbath. Quel souvenir en gardes tu ?
C’était génial. Immortal a été une grosse influence pour moi. Ouvrir pour Abbath était un vrai bonheur.
Ton dernier album est sorti il y a deux ans. Un nouveau est en préparation ?
Il est presque terminé. Il manque quelques vocaux, quelques parties de guitare. Il devrait sortir dans la première moitié de 2026. Ce sera dans le même style que ce que j’ai fait jusqu’à présent avec quelques nouvelles idées.



