Entretien avec Sébastien (batterie), Gaétan (guitare) et Jeff (guitare) de The Random Monsters pour la sortie de leur dernier EP We Pretend It’s All Right!
Bonjour messieurs, nous sommes là aujourd’hui pour parler de la sortie de votre nouvel EP We Pretend It’s All Right, un trois titres enregistré chez Francis Caste qui donne le ton pour la sortie de votre second album cette même année, au titre toujours inconnu, mais nous allons revenir sur tout ça !
Première chose, puisqu’il s’agit de votre première interview pour ce webzine, merci de présenter le groupe, de vous présenter, de nous dire comment vous vous êtes rencontré et aussi, et surtout (peut-être), le pourquoi du comment à propos de votre nom de groupe.
Jeff (guitare) : Bonjour, alors pour les présentations, nous sommes aujourd’hui quatre membres : Sébastien à la batterie, Thomas qui officie à la basse ainsi que Gaétan et moi-même à la guitare. Pour la petite histoire, j’ai rencontré Gaétan sur les bancs du lycée et on a très vite commencé à jouer tous les deux. Ça paraît loin aujourd’hui ! A mes 17 ans, j’ai démarré mon premier vrai projet de groupe, Thomas en était le bassiste. Le groupe The Random Monsters est vraiment né après la rencontre entre Gaétan et Bastien, qui est devenu notre chanteur. A l’époque on ne savait pas vraiment où on voulait aller, mais après quelques essais ensemble, des compos sont apparues très naturellement (notamment « Sacridie » et « I’ve Buried You » parues sur notre premier album éponyme). On a cherché à compléter la formation avec un batteur mais ça ne fonctionnait pas avec ceux qui étaient venus vers nous. On s’est sentis bloqués un bon moment. On aurait voulu jouer avec Seb, mais il était déjà très occupé avec Doyle Airence à l’époque et il ne se voyait pas encore devenir le batteur officiel du groupe. Malgré tout il appréciait les compos et nous a aidés à les amener à un autre niveau. C’est comme ça qu’on s’est retrouvé à enregistrer notre premier album en studio chez Francis en décembre 2011. Seb ne devait que filer un coup de main à la base et juste enregistrer les compos en studio, mais s’est finalement pris au jeu et est devenu le batteur officiel. Ça a été un soulagement énorme pour nous ! Concernant le poste de bassiste, je prenais déjà énormément de plaisir à jouer avec Thomas depuis plusieurs années. J’ai donc naturellement pensé à lui quand on a dû trouver quelqu’un.
Gaétan (guitare) : Pour le nom de groupe, nous n’avons pas tellement d’explications à donner mais nous voulions faire référence aux multiples genres musicaux qui nous inspirent, et aux différentes influences et personnalités au sein du groupe.
Parlez-moi un peu de vos autres formations à chacun, celles qui sont finies, celles qui sont en attente et celles qui sont toujours actives.
Jeff (guitare) : De mon côté, j’ai fondé Demain dès l’aube, plus axé post-hardcore, on a sorti une démo en septembre et on commence tout juste à faire de la date en région parisienne. En dehors de ça, je commence à jouer dans un groupe de psyché-rock avec des amis, on a rien sorti pour le moment, mais on bosse bien et je veux en faire quelque chose.
Sébastien (batterie) : Je suis le co-fondateur du groupe Doyle (rebaptisé Doyle Airence en 2013). Nous avons sorti un EP, deux albums (dont le dernier « Monolith » signé chez Lifeforce Records), et beaucoup tourné en Europe aux côtés de groupes comme Deftones, The Chariot, Between The Buried and Me, Animals as Leaders… En 2014, nous avons joué sur l’une des Main Stage du Hellfest aux côtés de Maiden, Slayer, Black Sabbath… Le groupe est en stand-by depuis début 2015.
Seb, comme tu viens de le dire, tu joues dans Doyle, qui est en « pause » pour le moment, mais tu continues les affaires avec Takami Nakamoto sur des projets plus électro qui rencontrent un franc succès. Comment analyses-tu, à ton niveau, toutes ces expériences musicales ? The Random Monsters t a-t-il plus fait progresser dans Doyle Airence que l’inverse ? Que t’apporte le projet électro avec Takami ? Il est vrai que The Random Monsters et Doyle Airence sont des projets assez axés sur l’ambiance, avec beaucoup d’émotions, que ce soit deux registres différents…
Sébastien (batterie) : L’aventure Doyle Airence a duré près de dix ans. J’ai quasiment tout appris avec ce groupe : la compo, les arrangements, les techniques d’enregistrement, la rigueur en studio et sur scène, la vie en tournée etc. Mon implication dans The Random Monsters m’a appris à jouer avec davantage de retenue. La musique de Doyle était déjà assez contrastée en termes d’ambiances, mais le côté intimiste de certains titres des Monsters m’a obligé à adopter un jeu beaucoup plus dépouillé, et moins appuyé selon les morceaux. Mon projet électro REFLECTIONS avec Takami Nakamoto (reflectionsofficial.com) est encore très différent, car il a bouleversé beaucoup d’habitudes en tant que batteur. Le projet mélange beat électro et acoustiques, donc on a dû créer un set de batterie complètement hybride permettant de jouer de manière synchronisée avec une installation de lumière et les sons déclenchés par Takami. La mise en place est assez complexe et stressante sur le plan technique et logistique, mais le projet marche très bien. Nous sommes invités à jouer sur de gros festivals en Europe, au Mexique, au Canada… Donc oui, en tant que musicien, tous ces projets me font progresser car ils m’ouvrent à d’autres façons de jouer. Le point commun entre tous ces groupes, ce sont les ambiances aériennes, et le goût pour les contrastes sonores.
Et pour les autres membres, qu’en est-il de ce melting des genres et des expériences ?
Jeff (guitare) : On y a jamais vraiment réfléchi, je pense qu’on adore tous expérimenter en musique. Le mélange des genres, c’est déjà quelque chose qui se ressent très fortement dans les groupes qui nous influencent. Et puis concernant notre vision de la musique, on trouve de bonnes choses dans chaque style, et on s’en inspire. Je pense que c’est le secret des groupes inventifs aujourd’hui. Aujourd’hui en musique, c’est comme si tout avait déjà été fait, les styles n’ont plus de barrières depuis bien longtemps et pour être innovant, il ne faut pas hésiter à s’aventurer vers d’autres horizons. Sinon, on peut aussi expliquer tous ces projets et expériences par le fait qu’on est des passionnés et qu’on ressent toujours le besoin d’en faire plus.
Comment avez-vous l’habitude de travailler dans le groupe pour composer ? Qui fait quoi ? Vous êtes plutôt travail à la maison ou Jam en studio pour trouver l’inspiration ?
Jeff (guitare) : Ca dépend vraiment. Souvent l’un de nous va proposer un riff et on travaille ensemble autour de cet élément, d’autres fois quelqu’un apporte un morceau déjà construit. Pour l’EP, c’est un mix de tout ça, mais même si l’un de nous propose quelque chose de super établi et de quasiment figé, en jouant ensemble on va toujours agrémenter et retravailler dessus par la suite pour que chacun y ait mis du sien, de sa personnalité. Dans le groupe, on ne peut se passer d’aucun des membres. Aujourd’hui on aime aussi arriver en studio et jammer pour voir ce qui sort sur le coup. On ne s’enregistre pas encore assez, et on perd beaucoup d’idées géniales !
Cette méthode est-elle différente de celles que vous avez pu avoir avec vos autres groupes ? Et si oui, qu’est-ce que cela change au final ?
Jeff (guitare) : On ne travaille jamais de la même façon d’un groupe à un autre, le feeling avec les gens est toujours différent et chacun a sa façon de faire. Dans Random, on a la chance de pouvoir jammer ensemble et sortir des idées qui nous plaisent assez rapidement. On joue ensemble depuis longtemps, on se connaît bien, on est très proches dans nos goûts musicaux ainsi que dans la vie, donc il y a ce feeling naturel entre nous.
Quel est l’univers proposé par The Random Monsters ? Il n’est pas forcément facile de faire rentrer les gens dans un univers quasiment exclusivement instrumental.
Jeff (guitare) : Oui, c’est sûr que la musique instrumentale est bien moins accessible mais on fait de notre mieux pour inspirer des images aux gens à travers nos compositions. Il n’est pas toujours nécessaire de prendre la parole pour exprimer quelque chose.
Au niveau de l’univers, des climats dans lesquels on évolue, je commencerai par dire qu’on est de grands nostalgiques, on évoque l’amertume du temps qui passe, le fait de grandir, d’avancer dans la vie. Je pense qu’on est dans une période de nos vies où beaucoup de choses se décident au quotidien. Il y a des choix importants à faire, des chemins qu’on se doit d’emprunter même s’ils sont des plus tortueux. La vie peut paraître amère à cet âge en fait, il faut savoir se bouger suffisamment pour s’en sortir. On veut aborder tout ça dans nos morceaux. Nous ne sommes pas de grands optimistes, on a tous nos angoisses, nos craintes pour le lendemain, mais nous ne sommes pas non plus pessimistes, on prend les choses telles qu’elles viennent et on essaie d’avancer malgré cela. C’est ça qu’on essaie de traduire dans notre musique même si elle est principalement instrumentale. On pourrait parler du fait qu’on est de grands rêveurs aussi, mais pas que, parce que ça ne suffit pas, mais c’est vrai qu’on pourrait trouver un côté un peu onirique dans notre son. Bref, on veut parler de ce qui nous touche.
Comment voyez-vous votre progression entre le premier opus et cet EP ?
Jeff (guitare) : C’est toujours difficile de prendre du recul sur son travail, mais notre premier album a été enregistré en 2011. C’est fou ce qu’on a pu changer depuis, tant humainement que musicalement ! Je pense qu’aujourd’hui on parvient à regarder en arrière et analyser ce qu’on a déjà fait. On sait quels sont les éléments qu’on souhaite garder dans notre musique mais aussi comment l’emmener plus loin. Quand on a enregistré le premier album, c’était notre premier réel effort, aujourd’hui c’est si loin… Personnellement je me suis senti tout petit lors de l’enregistrement du premier LP, je ne connaissais pas grand-chose, mais d’un autre côté c’était excitant de découvrir tout ça. Aujourd’hui on a roulé notre bosse, on a beaucoup travaillé et réfléchi à la direction qu’on voulait prendre. Je suis très fier du premier opus, mais maintenant il est question d’emmener notre musique au palier supérieur. L’EP montre qu’on a fait du chemin, on s’essaie à de nouvelles choses. Camper sur nos positions, ça n’a jamais été notre fort. On passe vite à autre chose, car on est très exigeants avec nous-même. On te laisse imaginer tout ce qui a pu se passer depuis dans notre existence musicale…
Combien de temps avez-vous mis pour composer We Pretend It’s All Right ?
Jeff (guitare) : C’est un peu décousu, je ne saurais pas te répondre précisément, mais « Fathers » a été ébauché en 2012, les autres morceaux un peu plus tard. Cela dit on a pris énormément de temps pour travailler dessus, on voulait être sûrs d’être satisfaits du résultat. Donc en gros, pas mal de temps ! On fait tourner les morceaux en concert depuis un moment aussi. Ils ont évolué pendant les lives aussi. Mais pour l’enregistrement on a préféré prendre notre temps, pour n’avoir rien à regretter ensuite.
Vous avez enregistré chez l’ami Francis Caste, dit le Sorcier, au Studio Sainte Marthe. Est-ce là que vous aviez déjà travaillé pour le premier opus ? Parlez-moi de cette expérience avec ce grand nom du métal français.
Jeff (guitare) : Oui, on avait enregistré le premier album avec lui et c’était une expérience très enrichissante. Travailler avec Francis, ça se passe toujours bien ! Pour avoir enregistré déjà trois efforts avec lui, je peux te dire que tout se passe dans une ambiance détendue, mais on ne perd pas non plus l’objectif de vue. Mais ça rigole beaucoup, c’est vrai ! Il sait rester à l’écoute, très patient, malgré le fait qu’on ait pu lui en faire voir de toutes les couleurs. C’était important pour nous d’enregistrer avec quelqu’un qu’on appréciait pour notre premier album, on avait besoin de quelqu’un pour nous guider. Ça l’est toujours, même si pour différentes raisons. Avec Francis on sait qu’on est efficaces mais toujours dans une bonne ambiance !
Est-ce là également que vous avez enregistré votre second opus à paraitre cette année ?
Jeff (guitare) : Oui, on l’a aussi fait à Sainte Marthe, cet été. En vérité l’album a été enregistré en même temps que l’EP, simplement les morceaux qui seront sur l’album forment un tout plus cohérent en termes d’ambiance, de couleur… Il nécessite encore quelques ajustements avant qu’on puisse le présenter. L’EP, on peut le voir comme un lot d’expérimentations auxquelles on voulait s’essayer, même si ça reste quand même du Random.
Peut-on avoir un nom pour ce bébé ou c’est encore classifié secret défense ?
Jeff (guitare) : On ne lâchera rien !
Peut-on s’attendre au même univers pour ce second full length album ?
Jeff (guitare) : L’album va plus loin que son prédécesseur. C’est bien plus abouti, il y a aussi de plus grosses prises de risques. Mais on s’amuse toujours à effectuer des progressions vertigineuses, on joue beaucoup sur le modèle « le calme avant la tempête », mais on essaie de le faire plus subtilement et avec plus de caractère.
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire vos chansons ? (et les paroles quand il y en a)
Jeff (guitare) : Pour nous, c’est un exutoire, écrire sur notre vie, sur ce qui est douloureux, sur ce qu’on a besoin de confier… C’est très personnel et on s’y livre d’une façon très particulière. Concernant les paroles, je me sens encore novice là-dedans, mais j’essaie d’apprendre, j’aime énormément chanter et écrire.
Parlez-moi un peu de l’univers graphique autour de vos clips et du groupe, et des clips que l’on peut voir sur la toile pour les chansons de votre EP. Est-ce vous qui avez conçu et réalisé ces clips ? D’où sont parties les idées ?
Jeff (guitare) : On a sorti, avant de dévoiler l’EP, le clip pour le morceau « Up In the Sky », qui a été réalisé par Pierre Marie Croquet. Il avait déjà réalisé les vidéos de Doyle Airence et Sébastien nous l’a présenté. Il a suivi Random avec beaucoup d’intérêt et a nous a proposé un jour de réaliser un clip pour ce morceau qui l’inspirait beaucoup. Il est parti seul en Bretagne pendant quelques jours et a tout réalisé lui-même. C’est quelqu’un de très autonome. On a pu l’orienter sur ce qu’on voulait au final mais on n’a pas eu besoin de dire grand-chose tant son travail était proche de ce qu’on imaginait, tant au niveau scénaristique qu’esthétique.
On a plutôt vu ça comme un partenariat artistique plutôt qu’un clip réalisé pour notre morceau, comme si on fusionnait ce que chacun sait faire dans son domaine. Le résultat est bluffant, et on est très heureux d’avoir fait ça avec lui !
La pochette de l’EP a été réalisée par notre ami photographe malaysien Mohd Azlan Mam. On se sent très proche de l’imagerie qu’il développe, et il aime notre musique. Il avait déjà réalisé la pochette de notre premier LP. La collaboration s’est faite le plus naturellement possible. J’aime beaucoup le personnage avec son skateboard, c’est très évocateur, très fort.
Gaétan (guitare) : Avec cet EP, on évoque la jeunesse et nos propres expériences en tant que groupe. On fait comme si de rien n’était, malgré les doutes, comme pour fuir nos responsabilités. On reste stoïques face aux périodes angoissantes que l’on traverse et on essaye de nous en sortir ensemble. On rend également hommage à nos influences, notamment avec le titre « Fathers » que nous avons déjà dévoilé.
Musicalement, de quels autres groupes de rock instrumentaux vous sentez vous proche ? Dans le même ordre d’idée, quels sont ceux que vous adorez ?
Jeff (guitare) : Il y en a énormément ! Et ça peut être très divers. Dans la veine expérimentale et post-rock, on se retrouve un peu dans Godspeed You Black Emperor, au niveau des ambiances, Mono, et Russian Circles même si ça ne se ressent pas forcément.
Gaétan (guitare) : …This Will Destroy You. On a aussi pu apprécier les Suisses de The Evpatoria Report et Equus. Au final on n’écoute pas forcément beaucoup de groupes exclusivement instrumentaux mais la plupart des groupes qui nous inspirent accordent une place importante aux longues phases instrumentales comme Cult of Luna, Pink Floyd…
Parlons un peu de concerts ! Quand est-il possible pour nous de venir vous voir sur scène ?
Jeff (guitare) : On sera sur scène le 26 février au Trabendo, en première partie d’Hypno5e et de Psykup, mais aussi le 26 mars à la Boule Noire. On a hâte de faire ces deux dates !
Quels sont vos derniers coups de cœurs musicaux et cinématographiques ?
Jeff (guitare) : Récemment Sébastien m’a fait découvrir BRNS, un groupe belge que j’écoute tous les jours, j’y trouve mon compte car ils ont cet aspect changeant dans leur musique, que j’aime beaucoup. C’est innovant, frais. Le nouveau Ty Segall est aussi très brillant ! Sinon depuis plusieurs mois, je passe des heures sur du hip-hop new-yorkais avec des groupes comme The Underachievers, Joey Badass, Capital Steez. Je retrouve chez ces artistes, pourtant de prime abord très éloignés de ce que je fais, plein de choses que j’aime en musique, notamment le côté ambiant, un aspect psychédélique.
Gaétan (guitare) : Ces derniers temps j’écoute pas mal de hip hop également : les new-yorkais que Jeff a cités et les californiens Bones et Xavier Wulf qui offrent un rap dark et percutant, très influencé par les monstrueux Three Six Mafia. Côté rock, j’ai récemment découvert Gull, une sorte de sorcier multi-instrumentiste bien plus intéressant que la plupart des autres formations de ce type. Gull joue seul, guitare, batterie et chant, en lançant des loops et vocalises psychédéliques sous un masque doté d’un micro. Il a un jeu très impressionnant mais il ne s’agit pas uniquement d’une performance technique. Il a beaucoup de groove et de créativité. Sinon je me suis replongé à fond dans Bowie depuis sa mort, « Blackstar » est un chef d’œuvre qui conclue merveilleusement la vie de ce génie. On a toujours nos périodes musicales personnelles et intimes mais on évolue plus ou moins ensemble, on partage nos découvertes et on s’inspire beaucoup des autres.
Sébastien (batterie) : Je n’aurai jamais pensé dire ça un jour, mais je traverse une période plutôt jazz avec des groupes comme Snarky Puppy, Gogo Penguin que j’écoute en boucle. Je suis aussi à fond dans Bowie. Son œuvre est colossale et les styles et ambiances sont tellement variés selon les périodes qu’on peut difficilement s’en lasser…
Racontez-nous un de vos meilleurs moments Spinal Tap avec le groupe.
Joker