Among The Living
Live Report

DEVON ALLMAN , La Batterie( Guyancourt ) – 25 mars 2016

7DEVON ALLMAN , La Batterie (Guyancourt)

25 mars 2016

Par Fred Hamelin

Remerciement à Carine Adam, Communications La Batterie

 

 

 

 

 

 


 

Devon Allman est donc le fils aîné de Gregg Allman, leader du mythique Allman Brothers Band, et il est évident que le fiston a hérité des gènes musicaux de son père et par là même, de son illustre guitariste d’oncle, Duanne. Voilà ça c’est dit, passons à autre chose… Car même si on ne peut qu’ être frappé par les similitudes entre le chant de Gregg et de son fils, les compositions amènent un côté bluesy beaucoup plus prononcé que chez ses augustes aînés.
La musique du Devon Allman Band se situe aux confins du blues et du rock, avec une grosse pincée de southern entre autres – ne nous étonnons pas – tout en flirtant aisément entre le country rock et le jazz New Orléans, et est entrecoupée par des soli brûlants, nourris par un feeling de vieux briscards ( alors que le bougre n’ a que la quarantaine fleurissante).

Régalez vous donc de ce blues rugueux, balancé avec conviction par un Devon très inspiré. Cela transpire de maturité et donne un souffle nouveau à tout ce qu’ on a pu entendre depuis des lustres dans le paysage blues-rock, souvent terne, tout en jouant massivement sur des incursions seventies. Bien soutenu par des musiciens convaincus, le guitariste s’ épanche dans des flots d’arpèges et autres riffs écorchés. Se partageant ces échappées avec son compère, Bobby Schneck Jr., petit jeunot de l’ Alabama et pas manchot de la six cordes, lui aussi, les titres s’ enchaînent, chantés par un leader qui possède une bonne voix grave, aisément placée et qui fait merveille tant avec son vibrato, qu’ avec la Fuzz.

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Certes Devon Allman à beaucoup de détracteurs, car pas assez Bonammassa, et pas suffisamment proche d’un Gary Clark Jr. Et parce que s’ essayant en solo, exercice que d’ aucun dirait difficile voire casse-gueule, le son diffère assurément du Royal Southern Band qu’ il a fondé en parallèle du Allman Brothers Band, avec Mike Zito et Cyril Neville. Laissons le, avant tout, prendre ses marques, avec ce second album, nettement plus personnel, sur lequel se base essentiellement le concert donné à la Batterie de Guyancourt, passage oblige de la tournée européenne. Frais et aérien, c’est ce qu’ il ressort de ce live, et on sent Allman beaucoup plus à l’aise, libéré en quelques sortes des standards et règles assez contraignants du Southern Rock.

22

Et c’est sur une Gibson Les Paul dédicacée par…Les Paul himself ( c’est assez rare pour qu’on oublie d’en parler), et prodigieusement soutenus par une base rythmique des plus carrées, avec Anthony Nanney aux drums et Steve Dust, alternant basses quatre et cinq cordes, que s’ enchaîneront les morceaux d’ une setlist bien éclectique.
Des nouveautés comme ” Half The Truth ” ou ” Ragged and Dirty ” en final ; des morceaux des précédents albums incluant les collaborations avec l’ Allman Bros Band ( ” One Way Out ” ) et le Royal Southern Band ( “ Left My Heart In Memphis “) mais aussi des reprises aux réécritures éclairées : une étonnante version du ” No Woman No Cry ” de Marley, du pur Motown avec les Spinners et leur ” I’ll Be Around “, et du blues, bien sûr mais bien électrisé, avec le sans équivoque ” Checking On M’y Baby ” de Sonny Boy Williamson. Et les deux guitaristes rivalisent de virtuosité sur des titres étirés au maximum, pour des improvisations gorgées de feeling et de groove. Un concert qui ne serait totalement réussi sans un formidable medley réunissant à la fois Sweet Home Alabama, Starway to Heaven et Smell Live Teens Spirit en un joyeux et jouissif mélange.

La qualité des grands concerts est presque exclusivement lié à l’audace de l’ artiste et à sa capacité à s’ inspirer de tout ce qui le touche de près ou de loin, peu importe quoi, et d’ en créer facilement Harmoniques et mélodiques.
Devon Allman mêle ici, aussi bien la musique de ses héros du rock ( ses origines et sa filiation en exergue, parfois), à celle des grands bluesmen avec une justesse qui fait mouche, et qui le met inévitablement sur le haut du panier de la production musicale actuelle, lui donnant, par là même, une audience large…
Un artiste à suivre donc…


setlist :

01. Jam in D
02. Half The Truth
03. Can’t Lose Them All
04. Forever Man (Clapton)
05. No Woman No Cry (B Marley)
06. Back To You
07. My Heart is in Memphis (Royal Southern Brotherhood)
08. Checking On My Baby (Sonny Boy Williamson)
09. Could Get Dangerous
10. I’ll Be Around (The Spinners)
11. Strategy
12. Midnight Lake Michigan
13. Medley / Stairway to Heaven
14. Ragged & Dirty
15. One Way Out (Allman Brothers Band)

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