Among The Living
Live Report

Fall of Summer 2015

Fall of Summer 2015

Soyons clairs : à la base, je n’avais pas, mais pas du tout l’intention de participer à cette édition 2015 du Fall of Summer ! Pourquoi donc ? La programmation ? Non. Même si au départ peu de groupes avaient effectivement retenu mon attention, après relecture une fois finalisé, le programme était plutôt alléchant. Trop loin ? Non plus (quoique…), puisque je suis en région parisienne. La vraie raison était que, depuis quelques temps (on peut parler de mois…) j’étais tout simplement en overdose de leur communication mode bulldozer. A la limite de l’allergie ! A force de voir de la publicité et des actions de com’ partout, j’en avais fait un rejet pur et simple (et encore je suis passée à travers la distribution des sacs au Hellfest, mais bon j’ai vu les images, donc au final je n’y ai pas échappé tant que cela…). Mais Stephan (the man behind Among The Living), voulait vraiment couvrir l’evènement, et n’était pas dispo ce weekend là. Voilà donc comment après une discussion lors du Motocultor, je me retrouve, après 2 heures de bouchons sur le périf avec Cédric (photographe) devant les grilles du FALL OF SUMMER en ce vendredi 4 septembre 2015 après-midi, pour essayer de vous faire (re)vivre les moments forts de ce qui, il faut bien l’avouer, aura finalement été un SUPERBE weekend. Enjoy !


Vendredi 04 Septembre 2015 : première journée

En arrivant à la base nautique de Torcy, la première surprise sera le parking. Des voitures garées dans tous les sens, des tentes au milieu, il est tellement petit que je décide de le traverser et d’aller voir ailleurs pour me garer, histoire de ne pas me retrouver coincée pour repartir le soir. Sauf qu’il faudra aller bien loin pour trouver enfin une place. Et nous ne sommes que le vendredi en début d’après midi ! Mais bon, comme dit l’adage, à chaque jour suffit sa peine et inutile de penser déjà au samedi. C’est donc après une bonne petite marche pour rejoindre l’entrée du site (après tout rien de tel pour se calmer après les bouchons) que je retrouve Cédric, le photographe, devant le stand des accréditations pour la récupération du sésame des sésames : le pass photo. Et là… petit soucis. Suite à une erreur dans la lecture des emails (ou peut-être tout simplement à une non lecture), ce n’est pas le bon nom qui est sur la liste. Il nous faudra donc expliquer, montrer les documents, attendre que quelqu’un aille voir quelqu’un d’autre, qui ne peut pas être appelé car le téléphone n’a plus de batterie… bref, 1 heure 30 plus tard, tout est réglé, et nous arrivons pile poil pour Endstille : oufff !

ENDSTILLE

Pour être honnête, s’il est vrai que l’on ne peut rien refuser à Stéphan, il faut tout de même dire que les Allemands, entre autres, ont un peu pesé dans la balance. En effet, il y des groupes comme cela que j’aime bien. Endstille en fait partie. Leur black a comme un petit arrière goût délicatement parfumé à la sauce punk  qui rallume quelques vieux neurones depuis longtemps assoupis au fond de mon cerveau (le t-shirt Misfits porté par Zingultus, le chanteur, en soutien à Dez Cadena qui fait actuellement face à de sérieux soucis de santé, ne trompe pas), et cela fait du bien ! C’est en formation réduite que nous les retrouvons sur la Sanctuary Stage : B. Killed, second guitariste arrivé en 2012, n’ayant pas pu être du voyage. Malgré tout, les quatre compères auront largement assuré le show en ne ménageant pas leurs efforts. Un chant haineux growlé à la face du public, des riffs acérés, des blasts hystériques, ils nous auront offert un set carré et rondement mené. C’est toujours un plaisir de retrouver Endstille sur scène, et une très bonne façon de démarrer le festival en occurrence.

GAMA BOMB

N’ayant pas encore eu le temps de visiter les lieux pour  repérer les scènes, je me laisse porter par le flot de vestes à patches et me dirige vers une sorte de couloir entre deux collines. Une fois passées les deux collines, la surprise est totale. Une scène magnifique se dresse sur une plage devant un lac au pied d’une colline toute verte. C’est donc les deux pieds dans le sable de la plage de Torcy où la Blackwaters Stage est installée que je décide d’assister au concert de Gama Bomb. Le public est venu en masse mais la foule est assez dispersée car l’espace est grand. Influencée par les commentaires élogieux de Stéphan à l’égard des Irlandais, je me suis sentie un peu forcée d’aller tendre une oreille à ce thrash old school qui n’est, à la base pas franchement ma tasse de thé. Le choc ne sera en fait pas auditif mais visuel : Philly Byrne, le chanteur, débarque sur scène avec un pantalon méga flashy (tout jaune décoré d’ananas verts) parfaitement adapté à la plage finalement… et un t-shirt à l’effigie de E.T. Contre toute attente, je dois avouer que ce sera la première bonne surprise du festival. Thrash new/old school, et ambiance déjantée sont de mise. A titre d’exemple, citons « Smoke the Blow with Willem Dafoe » dont Philly Byrne nous explique qu’elle a été écrite afin que Willem Dafoe leur intente un procès ce qui leur permettrait de le rencontrer et ainsi concrétiser un de leurs rêves… Non mais les gars, vous être surs qu’il n’y aurait pas une solution plus simple ? Si surement mais ce serait moins fun ! Et le fun ils aiment ça. Ils jouent avec le public à grand coups de clin d’œil faisant lever les bras de l’assistance qui ne se fait pas prier. Les titres s’enchainent entrecoupés de commentaires tous plus loufoques les uns que les autres.  Et bien évidemment, lorsqu’un t-shirt rose avec une tête de chat est lancé sur la scène cela ne fait pas un pli : Philly l’enfile et l’arbore fièrement. Les Irlandais sont là pour s’éclater et profiter et cela se sent. Bonne ambiance contagieuse et humour donc pour ce set qui finalement sera passé trop vite.

GRAVE

Le timing est parfait puisqu’il nous laisse cinq minutes pour passer d’une scène à l’autre. Le fait qu’il n’y ait que deux scènes est également très appréciable puisque cela permet de ne pas avoir à faire de choix, et donc d’assister à des concerts que l’on n’aurait probablement pas privilégiés s’il y avait eu un choix à faire. En deux temps trois mouvements, me voilà donc de retour devant la Sanctuary Stage pour assister à la prestation de Grave, un des pionniers du Death Metal Suédois (avec Unleashed, Entombed et feu Dismember). Passée la surprise de la déco scénique pour le moins minimaliste : 2 crânes posés sur les amplis, puis les petits soucis techniques dès le 1er titre, nous pouvons enfin entrer dans le vif du sujet. Quoique le terme de vif soit largement sous-dosé. Disons plutôt brutal, nous entrons en fait dans le brutal du sujet. Avec un son qui bourrine à fond, et une setlist on ne peut plus efficace, alignant tous les grands classiques de 1991 à 2012. Et même 2015 puisqu’ils nous proposeront un extrait de leur nouvel album « Out of Respect for the Dead » prévu pour octobre : « Redeem Through Hate », avant de déchainer le public dès les premiers accords de la très attendue « Into the Grave » qui fera office de cerise sur la gâteau et clôturera ce set fort en énergie et en puissance. Je m’éclipse dès la fin du set pour aller choper une crêpe et rejoins la Blackwaters Stage en grimpant par la colline (plus direct) pour Destroyer 666.


Fall Of Summer 2015


 

DESTROYER 666

C’est confortablement installée sur la colline, dans l’herbe (et les crottes de lapins !), que je savoure ma crêpe tout en écoutant Deströyer 666. La vue est parfaite et le son excellent : peut-on rêver meilleur pique-nique ? Ca joue vite et brutal à l’instar des toujours très efficaces « Sons of Perdition » ou « Cold Steel » sans oublier l’excellente reprise de Slayer « Black Magic ». Au final, ce sont près de 50 mn, de Black/Death/Thrash puissant en mode coup de poing que nous nous serons pris en pleine tête, et le pire, c’est qu’on en redemanderait bien une petite couche…. « I am The Wargod » s’avère toujours aussi à propos et c’est exactement le titre qui convient pour résumer la prestation de Deströyer 666.

ANGEL WITCH

C’est donc toujours un peu sonnée que je me dirige vers la Sanctuary Stage pour voir Angel Witch. Et là… ohhh mon dieu quel choc ! Un son brouillon avec des basses sur-saturées, j’ai l’horrible impression qu’un carnage s’apprête à se produire là juste sous nos yeux. Heureusement, côté son, cela s’arrange dès le 2ème titre. Par contre, côté voix, cela restera plus qu’approximatif jusqu’au bout. Malgré tout, beau succès et une ambiance qui sera montée crescendo jusqu’au final avec « Angel Witch » qui clôture le set de façon absolument incroyable. Le groupe était clairement tellement attendu par les fans que tous les défauts s’en sont trouvés balayés et qu’au final, seule la joie d’être là devant la scène et de chanter tous en cœur primait. Après tout, n’est ce pas là l’essentiel ?

CANDLEMASS

Evoluant dans la catégorie Epic Doom, Candlemass n’avait, à priori, pour moi rien d’attirant (enfin surtout pour le côté Doom). Cependant, forts d’une réputation qui n’est plus à faire, couplée au fait qu’ils soient plutôt rares, que je ne les avais jamais vus sur scène et que je n’avais pas grand-chose d’autre à faire à cette heure là, me voilà du côté de la Blackwaters Stage. Et bien très franchement, je dois avouer que pour une première, elle fut carrément réussie. Le combo débarque sur scène au son de la marche funèbre : ambiance « glacifiante » assurée. Les suédois nous ont proposé un voyage dans le passé avec une setlist principalement axée sur des titres pré 90 (exception faite de « Emperor of the Void ») tous plus percutants les uns que les autres : « Mirror-Mirror », « Bewitched », « A Cry From the Crypt ». En fait, chaque titre balancé est une véritable bombe qui vous percute en plein cœur. La voix de Mats Levén est au top : puissante et variée à souhait. Les riffs accrocheurs me transportent. En fait, je pensais ne pas connaitre du tout le groupe et je me rends compte que bon nombre de titres ne me sont pas inconnus. Etrange impression. Le dernier titre envoyé « Solitude » aura été l’apothéose avec un public chauffé à blanc. Je crois que Candlemass aura réussi son coup : me voilà charmée, ensorcelée, en un mot “bewitched” ! Incontestablement un des moments forts de cette première journée, et à nouveau une bonne surprise.

ASPHYX

Même pas le temps de redescendre sur terre, direction la Sanctuary Stage pour Asphyx. Après moultes embrassades, le groupe est enfin prêt à nous envoyer son bon gros Death aussi brutal que lugubre. C’est à la faveur de la nuit tombante que les hollandais viennent nous balancer quelques morceaux choisis parmi leurs plus impitoyables et percutants méfaits dans le pif. Et certains de leurs plus rapides aussi. Démarrage sur les chapeaux de roues avec le puissant « Vermin » et nous voila partis en mode épileptique pour 50 minutes de retournage de fosse. Nous aurons droit à un set de folie, un show sans concession, une sorte d’électrochoc. Il fallait bien cela vous me direz après Candlemass qui nous avait littéralement propulsés sur orbite. Très attendus à en juger par le nombre de t-shirts à leur effigie croisés sur le site, Asphyx n’aura pas déçu, nous gratifiant même d’un titre supplémentaire avec « Last One On Earth » histoire de bien nous achever.

DESTRUCTION

Retour à la plage où nous avons rendez-vous avec l’un des big four du Thrash teuton (avec Kreator, Sodom et Tankard) : Destruction. Dès les premières notes de « Curse the Gods », nous aurons droit à une avalanche de lights et de fumigènes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeu est puissant, et fulgurant. Les titres bien menés. Mais la batterie et la basse nettement trop en avant. Et les petits cris sur aigus de Schmier au chant, pour impressionnants de maîtrise qu’ils soient, font que je décroche en milieu de set. Je laisse donc le public venu en masse s’éclater sur « Eternal Ban », et décide d’aller faire un petit tour du côté du bar. Ce serait bien le diable si je n’y trouvais pas quelques têtes connues ! Bien m’en a pris, puisque outres quelques retrouvailles sympathiques, j’ai pu assister à une scène comment dire… surnaturelle ? Glauque ? Non non, je vous jure ce n’était pas l’effet de la bière, mais voila que je voyais passer quatre têtes coupées de cochons entourées de barbelé au bout de grands piques. Elles dépassaient au dessus des barrières recouvertes d’une bâche qui du coup masquait les porteurs. Aucun doute : elles allaient rejoindre la Sanctuary Stage pour le set de Mayhem.

MAYHEM

En toute franchise, j’ai un peu du mal avec les prestations live de Mayhem. Autant j’aime sur album, autant en live j’ai souvent tendance à décrocher. C’est donc sans grande conviction que je me dirige vers la Sanctuary Stage. En fait, j’y vais parce que je les ai zappés au Hellfest et que leur prestation avait eu l’air terrible, et que bon, c’est Mayhem quoi ! « Silvester Anfang », sublime morceau offert par Conrad Schnitzler de Tangerine Dream, est parfait en intro et nous met direct dans une ambiance creepy à souhait. On retrouve sur la scène les quatre têtes de porc aperçues plus tôt au bout de leurs piques entourées de barbelé et de flammes. Les Norvégiens entrent en scène et le chanteur, Attila Csihar, le visage recouvert de signes cabalistiques nous balance un « Bonjour France ! » avec une voix d’outre tombe du meilleur effet : succulent ! Jusque là tout va bien : nous entrons doucement dans le vif du sujet avant que les forces (du mal ?) ne se déchainent (pour notre plus grand bien) dans un véritable tourbillon de « The Trve Mayhem ». « Death Crush », « Chainsaw Gutsfuck » ou « Freezing Moon » (toujours aussi glaciale et ensorcelante) ont le don de mettre tout le monde d’accord. Par contre, la gestuelle beaucoup trop théâtrale d’Attila (chant) jouant avec sa corde de pendu ou son crâne à tendance à me lasser. N’étant pas particulièrement fan du genre (surtout en live !), j’ai franchement beaucoup de mal lorsque son côté Doom/Drone ressort aussi ostensiblement. Ceci mis à part, les Norvégiens auront su, une fois de plus, nous faire basculer du côté obscur, dans leur monde d’une noirceur profonde et intense : mission accomplie donc.

SABBAT

Honnêtement, qui connaissait vraiment Sabbat ? Malgré une discographie à n’en plus finir, je n’en avais personnellement jamais entendu parler. Il faut dire que les Japonais n’ont encore jamais eu l’occasion de fouler les planches d’une quelconque scène française : ceci expliquant peut-être cela… Du coup, j’imagine que c’est à ce titre qu’ils se retrouvent en clôture de cette première journée, à une place que l’on aurait plutôt imaginé revenir à Mayhem. Une fois passé l’effet de surprise en voyant Gezol, le chanteur, débouler vêtu tel un Sumo en version cuir et clous, ce qui frappe avant tout, c’est la très forte influence de Venom. Mais là encore, rien de plus normal puisque le groupe était, dans leur vie antérieure, un cover-band de Venom justement. Ca joue vite, très vite même. Mais un peu aigue. Il faut dire qu’après le Black de Mayhem, le contraste est saisissant et pas forcément facile à encaisser. J’assiste au concert un peu en retrait, sur la colline, ce qui me permet d’avoir une vue d’ensemble plutôt agréable. Une bien sympathique façon de se remettre tranquillement du voyage vers les contrées sombres et glauques dans lesquelles des Norvégiens nous avaient emmenés juste avant !

Ouh ! On peut dire que la journée fut rude ! Intense, mais rude. C’est donc sans m’attarder sur la soirée DJ qui commence et qui promet de durer un bon moment tant certains semblent avoir des ressources (aussi bien en énergie qu’en carburant) inépuisables, que je décide de regagner la voiture afin de rentrer et m’octroyer un bon gros sommeil que j’espère déjà réparateur.


Samedi 05 Septembre 2015 : deuxième et dernière journée

Après une bonne (mais courte) nuit de sommeil, une excellente douche (hé hé et là je ne peux m’empêcher de penser à ceux qui sont au camping…), un petit déjeuner rapide, et il est temps de repartir pour la 2ème et dernière journée de festival, déjà. Evidemment il aura encore fallu faire avec les bouchons (2 heures sur l’autoroute cette fois), sinon Paris ne serait pas Paris… Et en arrivant aux abords du site, il aura fallu comme il était facile de s’en douter, se garer encore plus loin que la veille.

METALUCIFER

Le chanteur a comme un air de déjà vu. C’est normal me direz-vous puisque c’est Gezol, le chanteur de Sabbat qui a joué la veille. Le voilà donc en ce samedi, avec son autre groupe Metalucifer. Il a troqué son slip de cuir clouté contre un pantalon ultra moulant laissant entrevoir un string rose de chez rose d’un goût plus qu’extrême. Par contre, comme hier soir, il y va de ses petits cris sur aigus. C’est donc reparti pour un tour. Au final, nous aurons eu droit à un set bien rafraîchissant composé de titres tous à la gloire du Heavy Metal : « Heavy Metal is My Way », « Heavy Metal Chainsaw », « Heavy Metal Samurai », dans une déclinaison qui semble inépuisable. Nous savourerons les efforts de Gezol pour essayer de nous expliquer dans un « Nipo-glais » approximatif le titre suivant. Ce qui est sur, c’est que Metalucifer transpire la générosité par tous les pores et rien que pour cela, ils vous filent la pêche. Pour le final, nous aurons droit à la participation à la batterie de Tormentharou (Stefan Hüskens, batteur d’Asphyx et Disaster) pour le dernier titre : « Heavy Metal Hunter ».

SUPURATION

Sur la Sanctuary Stage, tout de noir vêtus, des fringues à la guitare, Supuration est venu non pas pour défendre sa dernière création (« Rêveries… » sortie en mai dernier), mais pour nous proposer un retour dans le passé : celui de « The Cube » sorti en 1993. Dans les premiers rangs, on reconnaitra Martin van Drunen, le chanteur d’Asphyx, venu prêter une oreille. Malheureusement, quelques titres, auront suffit à me faire décrocher tant la froideur des compositions des français ne m’évoque rien. Je m’éloigne donc et me dirige vers la tente qui abrite le market juste derrière. Le tour en sera fait rapidement car le nombre de stands est en fait assez restreint. Pourtant, entre le market et la tente Season of Mist juste à côté, le temps aura passé bien vite et il est déjà l’heure de se diriger vers la Blackwaters Stage pour Suffocation.

SUFFOCATION

Ouf ! C’est juste à temps que je débarque devant la Blackwaters Stage pour Suffocation. Et là, surprise ! C’est « Kilos in My Bag », un morceau de Rap signé Stitches, qui nous accueille. Sympa, mais étonnant, car rien de très Brutal Death en fait. Evidemment, dès les premières notes de « Thrones of Blood », le vent va tourner à la tempête côté public. Visiblement très attendus, les Américains vont enchaîner titres de légende et autres classiques incontournables : « Mass Obliteration », « As Grace Descends » ou encore « Effigy of the Forgotten » et nous balancer du lourd, du gras, du suintant même. Des riffs percutants, des blasts hystériques, des changements de rythme schizophréniques dont ils ont le secret, les vétérans ne ménagent pas leur public ! A noter que Frank Mullen ne tournant presque plus avec le groupe, c’est Ricky Myers (par ailleurs batteur de Disgorge) qui le remplace et franchement, il aura assuré plus qu’honorablement. Et pourtant remplacer un frontman de la carrure de Frank Mullen, c’était vraiment loin d’être gagné !

SATAN

Retour devant la Sanctuary Stage pour Satan. Les Britanniques officient dans un style NWOBHM que je n’affectionne pas particulièrement. Cependant il faut reconnaître que le set qu’ils ont proposé aura été fort sympathique. Des musiciens qui ne s’économisent pas, surtout Steve Ramsey, totalement déchaîne à la guitare, et une set-list absolument parfaite, basée sur les deux principaux albums que sont « Court in the Act » sorti en 1983 et « Life Sentence » sorti trente ans plus tard en 2013 : voilà les bons ingrédients ! Il faut dire que l’un et l’autre sont particulièrement réussis et malgré les trois décennies qui les séparent, bougrement complémentaires. Le groupe aura aligné des titres tous plus excellents les uns que les autres, avec peut-être, pour ma part, une petite mention particulière pour « 20/25 » : absolument terrible !

NILE

Retour sur la plage pour Nile ! Alors que nous avons eu droit à Suffocation un peu plus tôt, voici donc la suite du package, puisque c’est carrément la tournée Européenne de Nile/Suffocation (« What Should Not BE Unearthed ») qui fait un stop au Fall of Summer en ce samedi 5 septembre. Il n’y aura donc pas vraiment de surprise à retrouver les deux groupes réunis pour le dernier titre « Black Seeds of Vengeance ». Pour être tout à fait honnête, je n’ai jamais vraiment accroché avec Nile. Pourtant il faut reconnaître que les Américains jouent bien. Le chant est impeccable, les guitares et la basse parfaites, George Kollias à la batterie impressionnant de rapidité, de légèreté et d’une précision que l’on peut qualifier de chirurgicale. De plus, j’aime beaucoup les touches Orientales (et Egyptiennes en particulier). La set-list, parfaite, bien qu’un peu classique (« Sacrifice Unto Sebek », « Kafir ! » ou « Hittite Dung Incantation » pour ne citer qu’eux), s’est vue agrémentée de quelques titres du nouvel album, histoire que la tournée mérite son mon tout de même ! Pourtant, malgré cela, allez savoir pourquoi, l’ensemble ne me parle pas.

CORONER (à la place de TRIPTYKON)

Suite à un échange de créneau avec leurs compatriotes de Triptykon. C’est Coroner que nous retrouvons en cette fin d’après midi sur la Blackwaters Stage pour un parcours à travers leurs créations. La pluie qui avait commencé pendant le set de Razor est toujours là, mais ce n’est pas cela qui va démotiver les spectateurs venus nombreux, et moi non plus d’ailleurs. C’est donc parti pour 55 minutes de thrash bien technique, mais d’une efficacité redoutable. Malgré un petit retard au démarrage du à un souci technique, les suisses se sont vite récupérés, et nous ont balancé un set tout en énergie et en puissance dans le front. Diego Rapacchietti, arrivé l’an dernier derrière les fûts, y aura d’ailleurs largement contribué tant sa prestation aura été impressionnante : rapide, puissant il semblait littéralement déchaîné. Bref, Coroner nous aura offert une performance de haute volée même pour quelqu’un qui, à la base n’est pas particulièrement fan de thrash et encore moins de thrash réputé technique.

TSJUDER

Clairement, Tsjuder était (avec Abbath), LE groupe que je ne voulais pas louper ce samedi. Tellement rare dans nos contrées, et rare en général tout simplement ! Cerise sur le gâteau, leur nouvel album « Antiliv » (sorti le 18 septembre) était en avant première sur le stand Season Of Mist, et en version coffret édition limitée en plus ! Alors que le jour n’a même pas encore commencé à décliner, l’heure est aux clous, aux piques et au corpse paints. Les norvégiens vont nous embarquer pour un voyage aussi glacial que torride des plus réussis. Entre brutalité et douceur, mélodie et chaos, c’est une prestation toute en violence que nous a balancé le trio. Une violence gérée de main de maître par Nag au chant et à la basse, Drauglin à la guitare et quelques parties vocales, mais aussi Anti Christian se démenant comme un diable tantôt assis tantôt debout. C’était particulièrement impressionnant de le voir s’exprimer derrière sa batterie, comme s’il avait à faire à un loup rebelle qu’il essayait de pousser jusque dans ses derniers retranchements sans jamais vouloir lui laisser le dernier mot. Avec des titres incontournables tels que « Ghoul », « Malignant Coronation », « Mouth of Madness », entre groove et riffs assassins, sans oublier « Demoniac Supremacy », extrait de l’album à venir et tant attendu qui s’annonce plus que prometteur, nous avons pris une bonne douche de bon Black Norvégien sans concession, et c’était parfait !

TRIPTYKON (a échangé avec CORONER)

Difficile de switcher sur Triptykon après la prestation de Tsjuder. D’autant que je n’ai jamais particulièrement apprécié avec leur style, et que, pour ne rien arranger, j’ai encore leur phrase cinglante balancée juste avant leur set au Motocultor disant qu’ils étaient là pour redorer le blason de la Suisse terni sur l’autre scène (en référence à Eluveitie qui jouait presque en même temps) qui me reste en travers de la gorge. Certes ce n’était pas la meilleure prestation d’Eluveitie, mais tout de même, balancer ainsi sur les compatriotes, c’est petit. Ils ont bien évidemment le droit de ne pas aimer, mais ils ont aussi le droit de ne pas se penser mieux que les autres ! Résultat, pour moi ils sont passés de la case « musiciens torturés » à la case « musiciens snobinards ». Et paf ! Cependant, je reste un peu écouter quelques titres histoire de voir si je ne change pas d’avis. Mais non, je laisse donc le public goûter son plaisir et je m’en vais essayer de goûter les galettes du côté des stands de restauration. Malheureusement le constat s’impose de lui même : tout le monde n’est pas devant Triptykon, loin s’en faut ! Du coup voilà, le bar étant moins pris d’assaut, la galette se transformera en bière…

IHSAHN

Pour être honnête, je n’ai jamais réussi à tenir plus de deux ou trois morceaux d’Ihsahn. Autant j’aimais bien Emperor, autant Ihsahn, pas moyen. Il faut dire qu’il va loin dans l’expérimentation. Si loin que je n’arrive pas à suivre. Trop prog., trop dissonant, trop alambiqué, trop jazzy, trop groovy, trop… plein de choses en fait, mais peut-être tout simplement pas assez à mon goût. Au final tout cela me passe bien au dessus de la tête et surtout des oreilles. Cette musique est peut-être tout simplement trop intellectuelle pour moi. Juste le temps de constater que le line up a totalement changé et que les membres de Leprous ont tous été remplacés, que voila déjà, je décroche. De plus, en voyant le public si nombreux devant la scène, je me dis qu’il serait judicieux d’aller faire un tour du côté des stands de restauration afin d’être d’attaque pour Abbath. Et bien encore mauvaise idée, c’est toujours aussi blindé.

ABBATH

Retour devant la Blackwaters Stage pour le dernier concert du festival et pas des moindres puisque c’est Abbath qui à la lourde charge de faire office de feu d’artifice de clôture. Très attendu pour cette première date en France, le moins que l’on puisse dire, c’est que pour l’occasion il n’a pas fait les choses à moitié. Il a carrément sorti l’artillerie lourde. Aussi bien au niveau musical, que scéniques avec des lights qui nous en ont (trop parfois) mis plein les yeux… Dès que les premières notes de « Warriors » résonnent, la fosse se met à hurler, reconnaissant instantanément le titre de I. Le public démarre au quart de tour pendant que sur la scène King (ov Hell) virevolte tel un papillon démoniaque, passant de gauche à droite en martyrisant sa basse, majestueux, royal ! Voilà le morceau parfait pour une attaque bien frontale. C’est à un moment purement magique, d’une maîtrise et d’une puissance incroyables que nous ont conviés Abbath et ses nouveaux acolytes. Une prestation sublime composée de reprises de I et d’Immortal, avec tout de même un nouveau titre « Fenrir Hunts », premier extrait de l’album à venir, qui se clôture sur un Abbath crachant le feu, avec de l’alcool servi dans les fameux verres FoS à son effigie, summum de la classe non ?

Bon, maintenant, j’ai tout mon temps pour faire la queue et manger tranquillement. Et pendant que j’attendais pour passer commande (tout en descendant tranquillement du nuage où m’avait expédiée Abbath), j’ai eu tout le loisir d’admirer le travail d’une bénévole qui, un « râteau » en bois dans chaque main, étalait la pâte sur deux galettières en même temps avec une rapidité et une facilité déconcertantes. Tellement hypnotisée que je n’ai même pas trouvé le temps long !  

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