Entretien avec Olivier, guitariste et chanteur de MOVRIR

Les Toulousains de MoVrir nous offrent avec « Insolence » un EP de grande qualité. Un disque abrasif qui mélange crust, black expérimental et noise. Entretien avec Olivier, guitariste et chanteur du groupe.

Pourquoi avoir sorti un Ep et pas un nouvel album ? 

On fonctionne spontanément. Après « Disgrâce » on voulait sortir deux, trois titres max. On avait envie de sortir un truc rapidement. On a ajouté quelques morceaux à ce qui était prévu à la base pour que ça fasse un EP. Cela faisait une bonne balance deux titres metal « classique » et deux titres expérimentaux. On a fait aussi un EP parce que le format est cool. On avait envie de s’amuser. J’écoute beaucoup de black mais les autres membres du groupe n’en écoutent pas. Les riffs ont un côté black.

Quel black écoutes-tu ? 

Celui de la seconde génération Emperor dont j’adore le titre « I am the black wizards ». Le black norvégien de la fin des années 90/début 2000. J’aime également beaucoup les premiers Craddle.

Comment avez-vous pensé cet EP ? 

On a voulu faire un truc true black enregistré en K7. Et puis on a décidé d’enjoliver un peu le truc en prenant un ingénieur du son.

Comment avez-vous signé avec Pelagic ? 

Theo de Bruit a rejoint le projet. Bruit  est chez Pelagic. Cela s’est fait comme cela.

Vous avez des goûts musicaux différents qui font tout le sel de MoVrir. 

C’est vrai. Moi j’ai un esprit assez punk. Théo et Clément aiment les musiques expérimentales. Cela donne un bon mix. Théo et Clément viennent du conservatoire. Ils ont une culture musicale différente de la mienne et c’est cool.

Il y a indéniablement un côté noise dans votre musique. 

C’est juste. Cela vient de Bruit . Théo nous amène en live des choses que nous n’avions pas auparavant.

Le dernier morceau du EP « Illusions » est très fort. 

C’est Clément notre producteur qui l’a composé. Il l’avait écrit le lendemain du décès de sa grand-mère. Il nous a dit qu’il voulait nous l’offrir. Le titre collait avec l’esprit du EP donc on l’a pris.

Votre musique a un côté politique, je trouve. 

Oui mais il n’est pas venu au début. Théo a un côté militant. Nous avons une approche philosophique des choses. On parle de la dérive de notre monde actuel. Nous l’avons fait d’abord sans prendre position, comme un constat, puis à partir de « Disgrâce » nous l’avons davantage revendiqué en dénonçant des choses car on en pouvait plus. C’est comme un cri de colère.

C’est Thibault Chaumont qui a fait le master ? 

Oui et il a été surpris lorsqu’il l’a réalisé par rapport au côté abrasif du truc. Mais c’est ce que nous voulions. Il faut un effort d’écoute pour rentrer dans ce disque.

Tu étais dans Plebeian Grandstand dont la démarche est proche de celle de MoVrir. 

C’est vrai. Avec la même volonté de pousser les limites. Nous cherchons à faire quelque chose de différent.

Après cet EP il y a un album à venir ? 

Oui. Il sortira aussi chez Pelagic. La sortie est prévue pour juin 2026. Nous sommes dans la phase de compo.