MOTOCULTOR 2022
XIII EDITION 18 -> 21 AUGUST 2022
Putain trois ans !
Comme pour d’autres festivals, nous avons dû tous attendre patiemment deux longues années avant de revenir à St Nolff à la 13ème édition du Motocultor.
Peu importe, le Covid n’est presque plus là en cette fin d’été, et le public est venu en nombre. En effet, ce sont près de 44000 visiteurs qui se sont étalés sur les 4 jours du festival. Malgré les difficultés, les reports et les annulations, le festival s’est (relativement bien) déroulé.
Fidèle à son histoire parfois mouvementée en termes d’organisation, le festival a ouvert avec près de deux heures de retard, mais très franchement, après deux éditions annulées, ce n’est pas cela qui aurait pu ternir la bonne humeur ambiante.
Les responsables de l’organisation, dont le président Yann Le Baraillec, sont visiblement très émus lorsqu’enfin, le public a franchi l’entrée et qu’officiellement, le Motocultor vient de démarrer, sous le soleil en plus !
Une édition plutôt de qualité quant à l’accueil du public…
Depuis la dernière édition de 2019, le festival se déroule sur 4 jours. L’objectif est d’offrir une programmation plus variée, mais aussi d’optimiser les coûts d’installation notamment. Dixit Yann, lors de la conférence de presse à la fin du week-end, le modèle économique du Motocultor demande de définitivement passer sur une durée de 4 jours.
On ne va pas s’en plaindre !
Après une édition de 2019 dont le jeudi était orienté « folk », en 2022, nous pourrions plutôt parler d’une tendance « rock plus grand public ».
L’affiche du premier jour est donc assez éclectique, au drame des purs metalleux qui n’y trouvent pas forcément leur compte, mais pour le bonheur d’un autre public.
L’honneur d’ouvrir le festival a été laissé à une formation particulière : le World Classical Music Ensemble, un projet regroupant des musiciens présentant diverses pathologies, mais qui ont clairement assurés !
L’affiche a du retard, en raison de l’entrée tardive sur le site du public, mais l’horaire prévu a été rattrapé peu à peu jusqu’à redevenir tel qu’annoncé initialement vers la fin de la journée.
Le public a donc pu voir une belle collection de groupes de divers styles.
Citons des formations comme Triggerfinger, The Libertines, Slift, The Blue Butter Pot, 1000 Mods, Sang Froid (où l’on reconnaîtra certains membres de Regarde Les Hommes Tomber), Ko Ko Mo et Clutch, exerçant dans des styles allant du blues/rock au stoner bien lourd, en passant par de la néo-coldwave.
Dès vendredi, les « choses sérieuses » débutent, avec les représentants de diverses tendances du metal extrême, tels que les trasheurs de Dark Angel et de Kreator, ou les formations plus bourrines comme Krisiun, Noctem ou Seth mais aussi des grands noms d’un metal plus classique comme Powerwolf ou Tyr.
L’affiche éclectique, comme une marque de fabrique du Motocultor, laisse la part belle a des groupes comme le Naheulband, Skald, Plantec ou Garmana.
Côté ciel, la pluie s’invite, mais reste mesurée avec un bon vieux climat breton, où il fait même beau plusieurs fois par jour ! Honnêtement, après un été caniculaire, cela fait du bien, d’autant plus que les conditions s’arrangent le long du week-end.
Côté organisation, le festival a ENFIN laissé place à des professionnels en ce qui concerne la nourriture. Cela a évité des files d’attentes excessives. Le tout couplé à une carte cashless, quelques tables et places assises sous des parasols dans la zone de restauration, et nous voilà prêt à profiter d’une affiche très diversifiée dans de bonnes conditions.
Au niveau gastronomie, le seul bémol est sans doute le choix unique de la « 8.6 » en tant que bière en pression, bien que déclinée en diverses appellations, ce qui laisse un petit goût amer quand on connait la richesse des brasseries bretonnes. Mais ceci n’est qu’un détail, l’essentiel se passe sur les 4 scènes !
Trêve de discours, place aux images et aux beaux souvenirs d’une édition plutôt de qualité quant à l’accueil du public…
Tout ceci se déroulait sans doute la dernière fois à St Nolff, puisque l’édition 2023 devrait avoir lieu à Carhaix d’après les annonces de l’organisation.
Coups de cœur (qui n’engage que l’auteur de l’article) :
Krisiun
Le brutal death du Brésil a su garder un digne représentant. Krisiun, qui sont des habitués du Motocultor depuis 2012, a offert une fois encore un show irréprochable. Rester aussi efficace dans un style difficile, car exigeant physiquement, n’est pas à la portée de tout le monde.
Naheulband
Un des OVNIs du festival, avec leur musique chaoticorolistique, a encore une fois démontré que le public du Motocultor est bon enfant. La relativement rare présence en live de John Lang (« P.O.C. »), en plus de Julien Le Mago au chant, en a fait un concert « +1 avec rôdeur du chaos ». Retenons l’exploit de faire s’assoir tout le public, pour se mettre à la hauteur de Gurdil le Nain.
Gorhgone
Du brutal death à l’ancienne orienté spécial porc, mais ô combien efficace et puissant. Dégager autant d’énergie en début d’après-midi prouve que ce groupe parisien sait ce qu’il fait et le fait bien. D’ailleurs, l’agglo dédicacé qui est devant la scène, montre bien le côté léger de la formation. A revoir !
Belphegor
La présence d’Helmuth est de plus en plus possédée sur scène. (encore) Un show irréprochable…
Bloodywood
Une découverte inédite avec cette formation indienne, qui mélange un metal core à des sonorités plus traditionnelles. Bloodywood (en hommage au cinéma culte indien de Bollywood) a su convaincre.
Mormieben
Venu remplacer à pied levé les Ukrainiens de 1914, qui ont malheureusement dû annuler, ces joyeux pirates ont su faire bouger le public avec brio. Le vrai sens de la fête se remarque de suite !
Behemoth
Le groupe de clôture du festival (même si c’est à Lord of The Lost qui joue en même temps, mais avec un léger décalage sur la fin, que revient l’honneur de faire sonner les dernières notes) est très attendu. Il faut dire que Nergal et sa bande parviennent à mélanger le grandiose au solennel, le tout avec un show rôdé, qui néanmoins, sait se renouveler régulièrement. On en prend plein les oreilles et les yeux !
La liste pourrait facilement s’allonger, entre un Dark Funeral en forme, des Wampas surexcités ou des Noctem qui sortent l’artillerie. Et j’oublie Kreator et Regarde les Hommes Tomber pour ne citer qu’eux.
Quoiqu’il en soit, chacun pouvait y trouver son bonheur.
Vivement 2023 !