Nous nous sommes entretenus avec Thomas Eriksen, pour evoquer son projet MORK.
- Te souviens-tu de l’âge que tu avais lorsque tu as découvert le Metal ? Quel a été le premier album que tu as acheté ?
- Comment es-tu passé du Metal au Black Metal ?
Je connaissais bien le rock classique et le metal, ACDC, Black Sabbath, Iron Maiden, Metallica, Megadeth et tout ça. C’est après avoir vu Mayhem en concert presque par hasard en 2001, que quelque chose s’est déclenché en moi. J’ai voulu faire un peu plus de recherches sur ce qu’était cette musique étrange, brutale, effrayante et rapide. C’est après avoir découvert Burzum que tout a changé et que j’ai été envoûté. Il y avait quelque chose de si triste, mystérieux et dangereux, que j’étais en quelque sorte attiré. C’est probablement à ce moment-là que j’ai commencé à explorer la douleur et l’obscurité en moi.
- En 2004 tu crées Mork. Et tu publies « Isebakke » ton tout premier album en 2013. Quelles étaient tes attentes à cette époque ?
Depuis le début et encore aujourd’hui MORK est un one man band et le produit de mon seul esprit.
- Rapidement tu constitues un line up pour les concerts avec trois autres musiciens. Est ce que les quatre d’entre vous se connaissaient depuis longtemps ?
Oui je connais Alex (guitariste) et Rob (bassiste) depuis longtemps. Nous sommes amis depuis l’adolescence. J’ai appris à connaître Malignant (batterie) quand je lui ai demandé de me rejoindre en 2017. Ce sont toutes des personnes formidables et des amis sans qui je ne peux imaginer vivre. Nous partageons un lien fraternel spécial et aimons parcourir le monde ensemble.
- MORK a été créé à Halden, cette ville assez proche d’Oslo. Avais-tu des interactions avec d’autres groupes ou musiciens à Halden, Oslo ou d’autres lieux en Norvège ?
- Après ce premier opus tu as sorti « Den Vandrende Skygge » en 2015, « Eremittens Dal » en 2017 et « Det Svarte Juv » en 2019. Comment vois-tu ces trois albums ?
Je les vois tous comme faisant partie d’une évolution. On peut clairement s’en rendre compte en les écoutant à la suite. Du plus primitif « Den Vandrende Skygge » jusqu’à « Det Svarte Juv » et « Katedralen« . Ils ont chacun leur identité bien sûr, et ont leur propre âme et leurs propres sensations. Ils représentent tous une époque de ma vie. Je suis fier de tous mes efforts. Ils font partie de ma personnalité et de mon être.
- En 2017 il me semble bien que tu as signé un contrat avec le label légendaire Peaceville Records (Darkthrone, My Dying Bride, Autopsy et bien d’autres). Que penses-tu de ce label et comment as-tu pris contact avec eux ?
- La mythologie, la misanthropie et les ténèbres sont des thèmes très souvent employés dans le Back Metal. Est ce que Mork explore ces territoires également?
- A propos des paroles utilises-tu des références plus ou moins métaphoriques ou philosophiques ?
- MORK compose ses textes en norvégien comme Darkthrone le faisait, Dimmu Borgir également à ses débuts et bien d’autres encore. Est-ce une sorte d’héritage ou quelque chose d’autre pour toi ?
Je pense que mes textes doivent être dans ma langue maternelle car c’est quelque chose de plus profond et de plus personnel.
- Avec ton dernier album « Katedralen » tu as obtenu de très bonnes chroniques. Tu as intégré de nombreux invités de renom tels que Dolk de Kampfar, Eero Pöyry de Skepticism ainsi que Nocturno Culto de Darkthrone. Peux-tu nous en dire un peu plus concernant ces collaborations ?
Dolk est venu dans mon studio et a écouté le morceau « Født Til Å Herske« . Immédiatement, il a compris le sujet et a eu d’excellentes suggestions. Il a trouvé ses propres mots qui étaient une réponse à mon texte. Il est créatif, talentueux et c’est un gars génial.
Lors de l’écriture et de l’enregistrement des dernières parties de la chanson-titre « De Fortapte Sjelers Katedral« , j’ai eu une sensation de Funeral Doom avec les riffs et le tempo. Skepticism étant l’un des premiers groupes de ce sous-genre « extrême » que j’ai entendu à l’époque, j’ai senti que ce serait une façon cool de boucler la boucle en le faisant participer à mon album. Heureusement, j’avais des contacts qui m’ont conduit à lui et il m’a fait le plaisir d’enregistrer des parties d’orgue. Le reste c’est de l’histoire. Je suis honoré.
- Tu as travaillé avec David Thiérrée pour « Det Svarte Juv » et « Katedralen ». Comment as tu découvert son art ?
- Musicalement parlant Mork a évolué depuis ses débuts. Plus de mélodies et parfois des vocaux clairs. Est ce que tu désirais créer quelque chose d’un peu différent ou repousser les frontières du Black Metal ?
- Parlons maintenant du nouvel EP disponible en vinyle le 16 septembre. Comment s’est déroulé le processus de composition ? Et à propos de la couverture et des paroles que devons nous savoir ?
- Mork a joué au Wacken Open Air ainsi qu’à Midgardsblot cet été. Ce dernier a été un véritable blast. Quels souvenirs gardes-tu de ces expériences ?
- Tu as semblé bien enclin à faire des soirées DJ à l’Inferno entre autre. Quel type de souvenirs gardes-tu de cette expérience ?
- Il semble que tu apprécies tout particulièrement enregistrer des podcasts. Comment as-tu trouvé cette excellente idée ?
Ca m’est venu lorsque nos premiers spectacles ont été annulés en raison du covid. Je me suis dit que c’était le meilleur moment pour commencer à faire un podcast. Je n’avais aucune expérience, mais j’étais intrigué par le format. Je ne m’attendais pas à ce que mes podcasts gagne un public aussi massif, pour être honnête. C’est de plus très motivant d’entendre de la part d’autres podcasteurs que j’ai été une inspiration qui les a poussés à s’y mettre aussi. Je suis très lent ces jours-ci cependant, car je suis occupé avec MORK. Je suppose qu’il y en aura d’autres dans quelques temps, mais qui sait. Merci à ceux qui ont écouté ces podcasts.