Among The Living
Interview

Monolyth : Interview exclusive au Dr Feelgood

Interview exclusive au Dr Feelgood de Monolyth

Réalisée le 26 septembre 2025
Par Martine Varago


Bientôt 20 ans que Monolyth propose et revendique son thrash/death mélodique, aux accents tantôt metalcore, tantôt plus progressifs, à la frontière entre nostalgie et modernité. L’arrivée de nouveaux membres, intégrés dans le processus de composition, a donné une nouvelle dimension à la musique de Monolyth. Si le style de base reste inchangé, Seeds of Perseverance allie les aspects viscéraux de We’ve Caught the Sun (2023) et les envolées plus progressives de A Bitter End – A Brave New World (2018) pour offrir une expérience encore plus solide, portée par un collectif plus uni, plus fort et plus percutant que jamais !

À l’occasion de la release party de Monolyth pour la sortie de leur nouvel album Seeds of Perseverance, ce 26 septembre au Dr Feelgood à Paris, AmongTheLiving a rencontré Julien pour en parler.


Monolyth


Peux-tu nous rappeler quels sont les éléments déclencheurs pour créer cet album Seeds of Perseverance ?

Julien : On a commencé à composer cet album juste après la sortie de Breaking World, en septembre 2018. On était en tournée quand on a commencé à trouver des idées. Puis la période Covid nous a à la fois freinés et galvanisés.
On s’est retrouvés isolés les uns des autres et d’autres idées ont germé. On a écrit pas mal de choses. Ensuite, on a eu des changements de line-up, avec l’arrivée de Larry à la guitare et de Cripp à la basse. Ils nous ont permis de poser de nouvelles bases dans le fonctionnement du groupe.
Ils ont apporté une nouvelle dynamique, dans la mesure où Amaury et moi étions les deux seuls à composer et écrire jusqu’ici.
À eux deux, ils ont composé quatre morceaux en quatre jours. Ils ont été ultra-productifs, et ces quatre morceaux font partie de notre nouvel album. On travaille maintenant dans un climat plus solidaire, plus collectif, plus familial, dans le partage et l’écoute.

Comment se sont construits la thématique et le concept de l’album : le concept visuel, le refrain de l’un de vos morceaux, un couplet… ?

Julien : Ce qui se démarque, c’est le titre Regenesis, qui matérialise ce renouveau dont je parlais auparavant : le fait de se reconstruire, de bâtir une base saine, de collaborer ensemble. Le maître mot de cet album, c’est la persévérance.
Donc le concept majeur, c’est bien la persévérance, qui illustre à la fois le parcours du groupe et toute la thématique lyrique de l’album. Ce sont des textes très personnels. Amaury écrit à partir de ses propres expériences de vie, en essayant de développer une forme d’universalité.
Il excelle dans l’art de faire des chansons touchantes car il traite des relations humaines et de l’addiction.

De quelle relation humaine plus précisément ?

Julien : Les histoires sentimentales, les histoires familiales… Autrement dit : la relation à l’autre. Se connaître soi-même pour mieux connaître l’autre.
Au fond, l’idée est de partir d’une expérience propre pour évoquer des vécus qui touchent tout le monde. On parle de faits réels qui résonnent en chacun. Beaucoup de gens se reconnaissent dans ce qu’on exprime.

Ceux qui  suivent Monolyth depuis longtemps ne se sentent pas perdus avec cette nouvelle direction.

Quel morceau représente le plus votre identité musicale et pour quelle raison ?

Julien : C’est une question qui fait réfléchir. C’est la première fois qu’on ouvre l’espace d’écriture à d’autres personnes qu’Amaury et moi. Je suis arrivé six ans après la fondation de Monolyth, mais j’ai contribué à développer le combo. Donc, c’est le premier album où il y a d’autres influences. Les trois premiers titres qui me viennent à l’esprit sont Prison Life, Into oblivion et Perseverance.
Perseverance, c’est vraiment le leitmotiv de l’album. Into oblivion, pour le côté très direct, percussif, avec une touche death mélodique old school. Prison Life, au-delà de sa thématique, a une approche musicale plus groovy et plus moderne, avec ses cassures de rythme. Voilà les trois pistes qui me viennent naturellement.

Super ! Comment avez-vous abordé la production, le mixage et le mastering afin de surprendre vos auditeurs ?

Julien : Surprendre nos auditeurs en termes de production, ce n’était pas notre priorité. On voulait surtout une prod efficace, qui claque. On a fait toute la production avec Thibaud Bernard. Il a tout fait : enregistrement, mixage, mastering. C’est l’œuvre entière d’un seul homme.
La prod est actuelle, massive sans être trop écrasante, et elle correspond parfaitement à ce que l’on recherche musicalement.
En 2025, le death metal mélodique, c’est old school. Les gens te citent In Flames, Soilwork. C’est cette approche que Thibaud a, tout en apportant une touche plus moderne, héritée d’autres groupes avec qui il a travaillé dans le hardcore, deathcore.
Résultat : un album avec plus de relief, plus d’impact. Le son est propre, mais pas aseptisé.


MONOLYTH - Seeds Of Perseverance


Quelle a été la contrainte majeure ou le défi rencontré dans ce processus d’écriture et d’enregistrement ?

Julien : Comme Amaury et moi étions les deux seuls à écrire pendant dix ans, on s’est soudain retrouvés à quatre, des musiciens qui avaient quelque chose à proposer. Et on avait une vraie volonté de s’ouvrir à eux, de les intégrer dans le processus.
Le défi, ça a été de trouver un compromis entre les différents apports et influences.
Ça a été un renouveau, une nouvelle compréhension de notre manière de composer. Pour donner un exemple concret : on s’est enfermés quatre jours en studio avec Larry (le deuxième guitariste) et le batteur Batt. En quatre jours, ils ont composé quatre morceaux — tous présents sur l’album.
Avec Amaury, on a aussi apporté quatre titres, notre interprétation, notre patte, notamment à travers le chant et certains arrangements.

Comment voyez-vous la place de l’album, sa sortie, et son évolution auprès des fans ? Vous avez une idée ?

Julien : Pour les médias, les premières chroniques sont très motivantes, les retours sont bons. Du côté des fans, c’est pareil : très positif. Ceux qui nous suivent depuis longtemps ne se sentent pas perdus avec cette nouvelle direction.
Quand on regarde la scène française actuelle, on se retrouve à côté de groupes qui explosent comme Landmvrks, Novelists ou Ashen. Ces trois groupes, pour moi, c’est un rêve. Ils ont réussi à s’imposer en France et à l’international et ça forge un énorme respect.
Le dernier album de Novelists est une merveille, devenu une référence du metal français. Ashen vient de sortir son premier album mais ils ont déjà une grosse expérience scénique !
Nous, on rêve de refaire des premières parties, comme eux. Ils on fait les premières avec Papa Roach ou Three Days Grace.
On ne cherche pas à faire concurrence à ces groupes-là. À notre humble niveau, ce qu’on espère, c’est toucher les gens avec notre album et nos concerts. Que ça leur parle. À partir de là, on a tout gagné.

Des projets de concerts ? Ou un rêve à partager ?

Julien : On prévoit des dates parisiennes fin novembre ou début décembre — à confirmer. Et des festivals l’été prochain. Rien que ça, c’est déjà un rêve qui se réalise ! Je pourrais te dire : « J’ai envie de faire une Main Stage au Hellfest ».
Évidemment, tout groupe aspire à ça. Mais déjà, on veut évoluer sur les scènes qui nous accueillent. On a commencé comme un tout petit groupe, à jouer dans les bars locaux. Puis, on s’est retrouvés à faire la première partie de Gojira, il y a une dizaine d’années, et plus récemment celle de Mass Hysteria.
Nos rêves, maintenant, ce sont des festivals comme le FuriosFest, Motocultor, Hellfest, ou encore le 666 Festival. Et commencer à s’exporter en Europe, ce serait aussi une immense satisfaction.

Le dernier mot pour les lecteurs d’Among the Living et pour les futurs auditeurs de l’album Seeds of Perseverance ?

Julien : On espère que l’album vous parlera, et qu’on aura l’occasion d’échanger avec vous, lors d’un concert ou à la descente de scène.

Un échange sincère avec Julien, à l’image de l’énergie que Monolyth met dans son nouvel album Seeds of Perseverance.
Un groupe à suivre de près, sur scène comme en studio.


MONOLYTH


MONOLYTH

Amaury Durand : Chant
Julien Dijoux : Guitare
Batt Cauchy : Batterie
Larry Etienne : Guitare
Crypp : Basse

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